Deux ans après sa création, et 430 représentations plus tard, on cherche toujours la magie dans ce spectacle de cirque mis en scène par Jeannot Painchaud. Bien sûr, avec iD, Éloize a voulu faire peau neuve. Sans renier ses précédents spectacles, la troupe québécoise a tout fait pour s'éloigner de la trilogie créée par Daniele Finzi Pasca (Nomade, Rain, Nebbia), plus théâtrale, plus poétique, avec sa petite touche d'humour aussi.

Cette fois, le but avoué des créateurs était de faire dans le spectaculaire. Le plein la vue. Le spectacle en entier est construit pour épater et non émouvoir. Fort bien. C'est un choix qui se défend. Jeudi soir, lors de la première de cette reprise d'iD, on s'attendait donc à un spectacle coup-de-poing, parfaitement maîtrisé, réglé au quart de tour. Avec au moins la même énergie que lors de la création.

Malheureusement, on a eu droit à plusieurs numéros hésitants ou alors beaucoup moins impressionnants que dans notre souvenir. C'était le cas du numéro de roue Cyr, du numéro de sangles aériennes, de contorsion, de corde à sauter aussi. Jeannot Painchaud nous avait dit que la moitié de la distribution avait changé. Mais le rythme aussi a changé. Comme l'effet «wow», qui avait retenu l'attention en 2010. La nouvelle troupe doit de toute évidence retrouver son erre d'aller...  

Malgré ces déceptions, iD compte heureusement des numéros qui le sauvent. C'est le cas de Thibaut Philippe avec son vélo trial, qui est parvenu à réveiller une foule beaucoup trop sage avec ses cascades. C'est aussi le cas du numéro de trampomur, toujours aussi enlevant, magnifié par des projections vraiment géniales. Les projections des décors sont d'ailleurs un des points forts d'iD. Mentionnons aussi ce numéro de tissu aérien, exécuté par une contorsionniste hallucinante, en duo avec un patineur à roulettes.

Pour le reste, oui, il y a une bonne ambiance avec la musique hip-hop (même si le son était franchement mauvais jeudi) et toutes ces combinaisons de danse urbaine et de breakdance, d'acrobaties de rue aussi. Mais le scénario de base, avec ces bandes rivales qui s'affrontent, comme des gangs de rue, avec ses chefs qui portent la moustache et se menacent du poing, est beaucoup trop caricatural. Tant qu'à faire dans l'esbroufe, il va falloir qu'Éloize y aille plus à fond.

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iD, jusqu'au 6 octobre à la TOHU.