S'immerger dans un ballet de Benjamin Millepied en utilisant la vidéo à 360 degrés: c'est désormais possible grâce au nouveau projet Google sur les arts de la scène en partenariat avec de prestigieuses institutions musicales, dont l'Opéra de Paris.

Déjà très implanté dans le monde des arts plastiques avec plus de 900 partenaires dans 60 pays, le géant américain se tourne vers le théâtre, la danse, la musique et l'opéra.

L'Institut culturel de Google, à but non lucratif, a annoncé mardi avoir conclu des accords avec plus de 60 institutions du monde entier (21 pays), du Bolchoï au Théâtre national de Corée, du Lincoln Center de New York à la Maison des cultures du monde à Paris.

Des expériences de vidéo à 360 degrés, dernière innovation technologique des ingénieurs du moteur de recherche, ont été réalisées avec le Carnegie Hall de New York, la Philharmonie de Berlin, la Royal Shakespeare Company, le Teatro municipal de Sao Paulo et l'Opéra de Paris.

Dans le cadre de la 3e Scène, projet de création numérique de l'Opéra, Clear, Loud, Bright, Forward, le dernier ballet de Benjamin Millepied, directeur de la Danse, a ainsi été filmé avec une caméra offrant trois points de vue différents sur la performance: les mouvements des danseurs, les coulisses et le devant de la scène.

«L'étape suivante sera de créer des objets artistiques pour le 360 degrés», a indiqué Laurent Gaveau, directeur du Lab de l'Institut culturel.

Au total, le projet arts de la scène permet d'avoir accès à plus de 8000 oeuvres, photos, vidéos, archives, dont certaines en ultra-haute définition, de visiter 50 théâtres, opéras, salles de concerts et de découvrir 150 expositions en ligne.

L'internaute peut visiter l'intégralité des espaces de la Philharmonie de Paris (qui englobe la Cité de la Musique), ainsi que l'Opéra comique, ou explorer les réserves du Centre national du costume de scène de Moulins, dont les pièces ne peuvent être exposées en permanence en raison de leur fragilité.

Sont également associés le Théâtre des Champs-Élysées, la Comédie des Champs-Élysées, et le Festival d'Aix-en-Provence.

«Le numérique est sans doute une de clés pour rajeunir le public, pour essayer de le démocratiser et pour faire passer une émotion», a souligné Gérard Desportes, secrétaire général de l'Opéra comique.

Même souci pour Nathalie Sergent, directrice éditions et multimédia du Théâtre des Champs-Élysées, pour qui «il faut donner de la résonance à ce qui se passe sur scène, et les outils numériques y participent grandement».