La comédienne Catherine Bégin est décédée dimanche soir à Montréal des suites d'une courte maladie, à l'âge de 74 ans.

La nouvelle a été confirmée lundi par son agente, Ginette Achim, visiblement chagrinée par ce départ subit, auquel personne ne s'attendait. Ses premiers mots ont été pour dire que Catherine Bégin était une femme «exquise» et un véritable pilier, et que le milieu du théâtre subissait une lourde perte. Mme Achim a aussi parlé d'une femme d'exception qui savait redonner aux jeunes générations, auprès de qui elle a enseigné les arts de la scène.

Catherine Bégin avait incarné plusieurs rôles au théâtre, au cinéma et dans des téléromans, où elle a prêté sa voix et livré des interprétations mémorables, notamment dans Des dames de Coeur puis Un signe de feu, des téléromans de Lise Payette, dans Le Parc des Braves, de Fernand Dansereau, et dans Grand-Papa, de Janette Bertrand.

Les plus vieux l'auront d'abord vue dans En haut de la pente douce, La Côte de sable, Septième Nord ou Le Paradis terrestre, entre autres.

Plus récemment, elle était de la distribution des téléséries Urgence et Virginie. On avait également pu la voir dans Penthouse 5-0 et Unité 9.

Connue pour ses rôles dramatiques, joués avec intensité et réalisme, l'actrice savait aussi donner dans la comédie et incarner les émotions avec vérité.

Formée chez Mme Audet puis diplômée du conservatoire en 1959 (1er prix en tragédie et 1er prix en comédie classique), elle était des premiers télé-théâtres à Radio-Canada - des classiques comme Anna Karénine ou La Vie parisienne, mais aussi du «jeune» Marcel Dubé, comme Au retour des oies blanches.

Sur scène, elle a déjà été madame Rosa dans La Vie devant soi, madame Chasen dans «Harold et Maude», madame Blavatsky pour Jovette Marchessault, «Marie Stuart» de Schiller. Elle a joué dans Le Temps et la Chambre de Botho Strauss, Les Parents terribles de Cocteau, Les Liaisons dangereuses de Christopher Hampton, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, L'Heureux Stratagème de Marivaux ou Les Troyennes d'Euripide.

Il y a un peu plus d'un an seulement, le metteur en scène Serge Denoncourt, qui l'a beaucoup fait jouer, lui confie le rôle de la très vieille reine mère dans la création de Christine, la reine-garçon, de Michel-Marc Bouchard, au Théâtre du Nouveau Monde.

Très remarquée au cinéma dans Les Beaux Dimanches de Dubé, réalisé par Richard Martin, elle a ensuite moins joué pour le grand écran. On l'a vue plus récemment dans Noémie, Le Secret de ma mère, Contre toute espérance et Stardom.

Elle était plus récemment apparue dans le film Laurence Anyways du réalisateur québécois Xavier Dolan.

Au chapitre des distinctions, elle avait reçu en 2005 le Masque de la meilleure actrice dans un rôle de soutien pour «Jouliks», et obtenu en 1998 le prix Victor-Morin pour les arts de la scène, remis par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal.

Mme Bégin écrivait un jour: «J'ai eu ce magnifique cadeau de la vie d'être choisie par le métier que j'aurais choisi entre mille».

Les détails sur les funérailles seront connus dans les prochains jours.

Mme Bégin vient ajouter son nom à la triste liste des grands disparus de la scène en 2013, notamment Jean-Louis Roux, Hélène Loiselle et Huguette Oligny.

Photothàque La Presse

Une photo de Catherine Bégin pour la pièce La vie devant soi, présentée au Rideau Vert.

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L'actrice en 1971.