Entièrement produite au Québec, la comédie musicale tirée des aventures de Geronimo Stilton n'est pas encore terminée que le producteur, Guy Gervais, repart déjà en Italie pour négocier avec les éditeurs de la célèbre souris aventurière et vendre son projet en France et aux États-Unis. C'est ce qu'a appris La Presse hier lors de la conférence de presse annonçant les premières représentations de Geronimo Stilton dans le Royaume de la fantaisie, qui auront lieu au Monument-National du 26 au 30 décembre.

«C'est à leur avantage de continuer avec nous, puisque le spectacle sera déjà tout monté», explique M. Gervais, des productions HumanID. Surtout, les éditions Atlantyca ne devraient pas avoir de mauvaises surprises, puisqu'elles ont été présentes à chaque étape de la création. «Ils ont même refusé une chanson à un certain moment, parce qu'elle ne collait pas assez au personnage.»

Le grand avantage de la production québécoise, mise en scène et adaptée par Serge Postigo, est qu'elle a été écrite en français et en anglais, et que les acteurs recrutés sont parfaitement bilingues. Le spectacle sera donc prêt à être présenté dans les deux langues dès le mois de décembre.

«Il n'y a qu'au Québec qu'on peut faire ça», souligne Serge Postigo, qui croyait, lorsqu'ils ont organisé les auditions, qu'une poignée d'artistes seraient en mesure de chanter, jouer la comédie et parler anglais sans accent. «Au contraire, on a eu plein de monde!» Il a recruté sept jeunes comédiens qui enfileront les costumes d'une quarantaine de personnages, dont celui de Geronimo Stilton, qui sera incarné par Eloi ArchamBaudoin. «Mais pas question que ce soit une mascotte, explique le metteur en scène. Le comédien portera un masque moulé à son visage et Geronimo aura des expressions faciales.»

Le défi d'adaptateur

Geronimo Stilton est un des plus formidables succès d'édition en littérature jeunesse depuis 10 ans. Vendues à 74 millions d'exemplaires dans le monde, ses aventures ont été traduites en 36 langues et diffusées dans 150 pays. Au Québec, le personnage de la souris-journaliste est très connu, puisque 1,4 million d'exemplaires y ont été vendues. Le seul Royaume de la fantaisie, dont est tiré le spectacle, a trouvé 100000 preneurs.

«J'ai vraiment voulu me coller à cet univers, précise Serge Postigo. Dans Geronimo Stilton, il y a l'histoire, mais aussi la façon de la raconter. C'était mon défi d'adaptateur.» Les parents devraient aussi y trouver leur compte, ajoute ce papa qui s'est souvent senti oublié dans les spectacles pour enfants. Pour la musique, par exemple, il a fait appel à un jeune compositeur - Olivier Boyer-Masutti- qui est allé puiser autant dans le slam et le hip-hop que le dance et le reggae. Un disque sera d'ailleurs lancé prochainement.

En décembre, Geronimo Stilton se retrouvera en concurrence avec des spectacles comme Disney Live. Mais Serge Postigo ne veut pas se comparer à ce genre de production à grand déploiement. «D'abord, parce que nous n'avons pas les mêmes moyens. Mais aussi parce Geronimo vient de la littérature et que je veux garder ce côté-là. Moi, je suis un gars de théâtre et je ne veux pas que les personnages soient seulement représentés. Ils vont vivre sur scène, ils seront incarnés.»

Et pas question de faire un résumé sans queue ni tête du livre original, souvent un défaut majeur des spectacles de Disney. L'adaptateur a fait bien attention à la cohérence du récit. «Sur une heure et demie de spectacle, il y a 12 chansons, et si on les enlève on comprend quand même tout. S'il n'y a pas d'histoire, ça ne m'intéresse pas.»

Geronimo Stilton dans le Royaume de la fantaisie, au Monument-National du 26 au 30 décembre.