«C'est plus que du Bollywood. C'est une fresque sur l'Inde actuelle et traditionnelle», évoque Michel Gagnon, directeur de la programmation de la Place des Arts, à propos du spectacle Bharati, qui prend la scène de la salle Wilfrid-Pelletier à compter de demain. Une ambitieuse distribution de 75 artistes indiens (musiciens, chanteurs, danseurs, acrobates...) sera en ville pour cinq soirs, le temps de recréer l'essence d'une culture qui fascine et envoûte.

Preuve que la recette marche auprès d'un public plus familier avec les Starmania et Notre-Dame-de-Paris que les épopées de Ganesh, Siva et Saraswati: l'histoire d'amour entre un ingénieur et Bharati a tenu l'affiche du Palais des Sports à Paris pendant six ans.

Joint au téléphone à Delhi, Jojo Khan (qui signe les chorégraphies de ce spectacle en hindi), raconte l'origine de ce faste musical qui regroupe plusieurs couleurs de l'Inde, du Taj Mahal de l'Uttar Pradesh aux « backwaters « du Kerala.

«Le producteur du spectacle, Gashash Deshe, aimait beaucoup les films de Bollywood et leurs histoires d'amour. C'est pourquoi il a eu l'idée de créer un spectacle musical basé sur la culture indienne et destiné à un public européen «, relate Jojo Khan, qui ajoute que Bharati transmet la grande diversité de son pays d'origine.

La production a récolté les hommages et les ovations partout où elle a déployé ses saris scintillants, fait-il valoir. «Toutes les cinq minutes, dans Bharati, on entend une nouvelle musique, on voit un nouveau style de chorégraphie et de nouveaux costumes. Je pense que c'est pour cette raison que les gens apprécient tellement le spectacle. À la fin, tout le monde danse, autant les enfants de 4 ans que les ados et les adultes. Chaque génération y trouve son compte.»

Bhavna Pani, la splendide star de Bharati, raconte au bout du fil qu'elle a fait ses classes sur les écrans bollywoodiens, avant de triompher sur la scène de ce spectacle à succès.

«J'avais 6 ans quand j'ai commencé à faire de la scène», relate cette danseuse classique formée en Odissi et en Kathak. «Je voulais danser sur scène, mais hélas! il ne s'agissait pas d'une avenue économiquement viable. J'ai donc été forcée de me tourner vers Bollywood. Avec Bharati, j'ai eu la chance de faire ce dont j'avais toujours rêvé.»

Tout au long de ce spectacle, Bhavna Pani se transforme pour incarner les 26 cultures différentes qui composent le spectacle. «Le garçon étranger tombe amoureux de Bharati l'Indienne. C'est un peu une métaphore de ce que vit le public, qui tombe amoureux de l'Inde en voyant ce spectacle.»

Bharati, à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, du 18 au 23 octobre.