Le créateur suisse-italien, Daniele Finzi Pasca, qui a mis en scène trois des sept spectacles du Cirque Éloize (Nomade, Rain, Nebbia), mais aussi Corteo, du Cirque du Soleil, le spectacle de clôture des Jeux olympiques de Turin, ainsi que plusieurs pièces marquantes comme Icaro et Donka, une lettre à Tchekhov, a annoncé hier la création d'une nouvelle compagnie de production simplement appelée Finzi Pasca.

La nouvelle entité réunit les collaborateurs d'Inlevitas, que Finzi Pasca avait cofondé il y a deux ans avec sa conjointe Julie Hamelin, elle-même cofondatrice d'Éloize, et ceux du Teatro Sunil, cofondé à Lugano il y a 30 ans par Maria Bonzanigo, Antonio Vergamini et Hugo Gargiulo. Tous trois font maintenant partie de la nouvelle équipe. Plusieurs collaborateurs québécois se sont également joints à Finzi Pasca, dont Daniel Cyr, autre cofondateur d'Éloize et inventeur de la Roue Cyr, qui sera responsable de la conception de nouveaux appareils acrobatiques.

«Notre style et notre pensée ont beaucoup influencé le Cirque Éloize au fil des ans, nous a dit Finzi Pasca, joint hier après-midi à Lugano. À la fin, nous étions un peu fatigués d'être le coeur et l'âme d'une compagnie qui n'était pas la nôtre. On avait envie de faire notre propre sauce.» Même s'il affirme être en bons termes avec l'actuel directeur artistique d'Éloize, Jeannot Painchaud, Finzi Pasca prend ses distances par rapport à ce que fait maintenant le Cirque Éloize, notamment dans sa plus récente création, iD, très axée sur la performance des interprètes.

La compagnie Finzi Pasca, dont le siège social sera à la fois à Lugano, en Suisse, et à Montréal, produira des spectacles de cirque, d'opéra et de théâtre acrobatique. Hormis la représentation de ses spectacles Donka, Icaro, ainsi que des opéras Pagliacci (qui compte huit Québécois dans sa distribution), Aïda et L'amour de loin, Finzi Pasca planche sur une nouvelle création dont la première mondiale aura lieu à Montréal, en décembre 2012. Le spectacle serait inspiré par la vie d'un artiste visuel du XXe siècle. Mais les détails seront dévoilés d'ici quelques semaines, une fois les droits d'auteurs négociés.

«Pour cette création, j'avais envie de plonger dans le surréalisme, explique Finzi Pasca. Il s'agit d'un projet de théâtre très physique, avec de nombreux numéros acrobatiques, mais toujours dans la forme ludique et poétique qui est la nôtre. Je suis toujours plus intéressé à montrer la fragilité des artistes plutôt que leurs prouesses. Pour ce faire, il faut trouver de grands acrobates capables d'interpréter ces rôles beaucoup plus subtils.»

Comme nous l'avions annoncé dans La Presse la semaine dernière, le Cirque Éloize reprendra sa pièce Rain à partir du 6 décembre au Monument-National, avant de mettre fin à sa tournée en Asie le printemps prochain. Créée en 2004, la pièce est une incursion dans le monde de l'enfance imaginé par Finzi Pasca, qui évoque notamment ces moments de liberté les jours de pluie. Rain, qui a été présenté dans une vingtaine de pays, est la pièce la plus vue d'Éloize à ce jour.