C'est la directrice du festival des Casteliers, Louise Lapointe, qui lui a mis la main au collet après avoir vu son spectacle au réputé festival Charleville-Mézières, il y a deux ans. Son nom: Louis-Do Bazin, marionnettiste français inclassable, qui promène depuis quatre ans sa Leçon du montreur, sorte de classe de maître sur l'art de la manipulation des marionnettes.

Présenté la semaine dernière à Almonte, en Ontario, et à Caraquet, au Nouveau-Brunswick, il y a quelques jours, La leçon du montreur débarque à Montréal ce week-end le temps de deux courtes représentations au Théâtre Outremont, dans le cadre de l'événement La maisonnette des marionnettes. Si l'on se fie à la critique française et à l'enthousiasme de Louise Lapointe, cette leçon mérite le détour.

Formé au Guignol de Lyon et à l'Interstudio de Saint-Pétersbourg, Louis-Do Bazin a créé sa compagnie Le montreur en 2003. Des huit spectacles de la compagnie, deux ont pris la forme d'ateliers. «C'est une façon de montrer le pouvoir d'évocation de la marionnette, sa capacité de stimuler l'imaginaire... sans console de jeu», explique le marionnettiste, qui a longtemps travaillé comme enseignant et multiplié les spectacles de rue.

Dans La leçon du montreur, le pédagogue porte le nom de Roger. En quelque 45 minutes, le maître explique à son jeune public le b.a.-ba des arts de la marionnette. Y compris un volet sur l'«anatomie de la marionnette». Il distribue même de petites marionnettes à gaine (appelées les Nonos) aux spectateurs-apprentis. C'est là que se mêle l'atelier de formation au spectacle à proprement parler, puisqu'on s'en doute, il ne s'agit pas d'un cours magistral habituel.

Sur les bons conseils de Roger, les Nonos s'animent collectivement pour participer (grâce ou malgré eux) à un spectacle qui se construit sous leurs yeux. Imaginez en effet 150 Nonos qui s'agitent en même temps... «C'est un spectacle interactif qui s'adresse bien sûr aux enfants, mais surtout à l'enfance. C'est important de transmettre cet art de la marionnette», estime Louis-Do Bazin, qui en est à son quatrième voyage au Québec.

Comme toute classe de maître qui se respecte, arrive un moment où les apprentis doivent... apprendre du maître. Durant le spectacle, le jeune public est donc invité à déguster un petit goûter tout en regardant le maître à l'oeuvre. «Ils peuvent alors apprécier toutes les possibilités de la marionnette, mais aussi son côté imprévisible.» À la fin, le maître récupère ses Nonos. Comme il se plaît à dire: «On n'est pas au McDo, ici...»

Aujourd'hui à 11h et à 14h au Théâtre Outremont. À partir de 5 ans.