Pour mettre la montagne et les prés, le lac et la rivière dont rêvait Normand Latourelle, il fallait créer un espace nouveau, tant dans sa structure que ses dimensions. Les derniers morceaux de toile sont arrivés d'Italie dans la nuit et, hier matin à Laval, Cavalia a présenté à la presse sa nouvelle vedette: «le plus grand des plus grands chapiteaux du monde».

«Nous nous sommes donné le luxe de l'espace», a lancé Normand Latourelle, président et directeur artistique de Cavalia, en présentant cette mégastructure mobile où sera présenté à compter de septembre un nouveau «spectacle avec chevaux» qui porte encore le titre de travail de «Cavalia II».

Le nouveau nom sera dévoilé sous peu, mais pour comprendre la force de la marque Cavalia dont les concepteurs doivent tenir compte, rappelons que le spectacle original, parti de Shawinigan en 2003 sous le nom de Voltige, a attiré depuis près de 3 millions de spectateurs en Amérique du Nord et en Europe. Pour l'heure les chevaux de Cavalia (I) sont en vacances à Sutton et reviendront en piste à la fin du mois à Québec (voir www.cavalia.net).

Pendant ce temps, le terrain de Laval - côté ouest de l'A15 entre les boulevards Saint-Martin et du Souvenir - finira sa préparation pour accueillir les artistes de «Cavalia II», les 70 chevaux et 50 humains qui amèneront les spectateurs dans ce «tour du monde à cheval».

Outre le fait d'offrir un espace deux fois et demie plus grand que celui de C-I - dont une piste de 50 m de diamètre -, le nouveau chapiteau (voir le tableau des dimensions) présente deux caractéristiques uniques. Les spectateurs apprécieront la première: aucun mât, poteau ou pylône n'obstruera la vue, où que l'on soit assis. Les gradins (2290 sièges) et la scène sont entièrement situés à l'intérieur des quatre mâts et les arches qui supportent la toile sont placées à l'extérieur de celle-ci.

Par sa capacité d'accrochage, cette structure offre par ailleurs des possibilités nouvelles au scénographe Guillaume Lord et aux créateurs d'acrobaties aériennes et d'éclairages (Alain Lortie) qui pourront suspendre au plafond pas moins de 70 tonnes d'équipement: du jamais vu pour une structure mobile.

Les chevaux restant tous au sol, cette dimension aérienne laisse présager un équilibre nouveau entre numéros équestres et numéros d'acrobatie dont «la plupart», dira Normand Latourelle, impliquent la présence de chevaux: «Nous ne voulons pas devenir le Cirque du Soleil...»

Derrière les acrobates et musiciens guinéens, ils ont défilé, hier, les 69 chevaux de «Cavalia II», robe et crinière impeccables, l'oeil vif et le sabot dur. «Les chevaux ont fini d'éduquer les humains», a lancé le directeur équestre Benjamin Aillaud en présentant les «seigneurs» de Cavalia qui représentent 13 races équines: du Mustang à l'Oldenburg, du Canadien à l'Arabe et au Comtois. «Coquins ou malins, délinquants ou génies, nos seigneurs vont nous faire vivre un rêve en permanence dans cet espace de jeu que Normand a voulu à leur dimension.»

Gilles Vaillancourt, maire de Laval, a assisté à la cérémonie et s'est réjoui du retour de Cavalia dans sa ville. «La job d'un maire est de trouver des gagnants et de gager sur eux», a déclaré M. Vaillancourt en parlant de Normand Latourelle, un p'tit gars de Duvernay qui revient planter sa tente dans ce que le maire a appelé «la ville la mieux administrée du Québec». Aux journalistes qui le pressaient de questions sur le processus de vérification qui pourrait prouver les allégations d'un parti de l'opposition à l'effet que des fonds publics auraient été utilisés à des fins partisanes, M. Vaillancourt a déclaré n'avoir «aucune inquiétude» et que le temps lui donnerait raison.

Le chapiteau

Longueur: 115 m

Largeur: 65 m

Hauteur: 38 m

Cablâge: 5,8 km

Points d'ancrage: 1310

Roche, terre, sable: 6000 tonnes

Capacité: 2290 spectateurs