Belles-soeurs, théâtre musical que René Richard Cyr et Daniel Bélanger ont tiré de la pièce de Michel Tremblay, sera monté en anglais à Toronto, a révélé ce matin le Globe And Mail. Après la tournée québécoise, distribution québécoise, elle, pourrait très bien aller jouer et chanter sur les planches d'un théâtre parisien a aussi appris La Presse.

«On a reçu une invitation de la part d'un prestigieux théâtre parisien pour aller présenter la version française pour une bonne série de représentations», a révélé René Richard Cyr, au cours d'un entretien téléphonique. Le metteur en scène assure avoir un interlocuteur sérieux à Paris, mais qu'il lui faut quand même «trouver l'argent» pour rendre la chose possible.

L'aventure torontoise, elle, est déjà plus avancée. Allan Sandler, président de Copa de Oro Productions, basé à Montréal, a confirmé avoir acquis les droits mondiaux de la traduction anglaise. «Belles-soeurs, c'est le plus beau musical que j'ai vu. Et j'en ai fait beaucoup des musicals», dit le producteur, a qui on doit notamment des versions de Grease, Chicago et Rent.

Allan Sandler a vite manifesté son intérêt pour acquérir les droits de Belles-soeurs, après avoir vu le spectacle au Théâtre d'Aujourd'hui l'an dernier avec Marie-Thérèse Fortin, Guylaine Tremblay et Maude Guérin en tête d'affiche. René Richard Cyr ne se réjouit pas seulement que l'oeuvre suscite de l'intérêt au Canada anglais, mais aussi que le producteur intéressé ne veuille «rien changer» à la facture du spectacle dont il a signé les chansons et la mise en scène.

Le metteur en scène et le production montréalais séjourneront à Toronto pendant quelques jours au début du mois de décembre pour faire le casting d'une mise en lecture de la version anglaise qui doit avoir lieu en janvier ou février. L'opération servira à «éprouver» la traduction déjà faite par Linda Gaboriau, traductrice réputée qui vient de remporter la Prix du Gouverneur général pour sa traduction de Forêts de Wajdi Mouawad, et aussi à dénicher des coproducteurs sérieux.

«Beaucoup de coproducteurs sont intéressés», assure René Richard Cyr. Allan Sandler confirme lui aussi avoir identifié des allié possibles. «Je veux quelqu'un qui a des connexions partout dans le monde», précise-t-il toutefois, puisque Toronto n'est pour lui que la première étape d'une diffusion de Belles-soeurs dans le monde anglo-saxon. Il aimerait en effet présenter le spectacle à Londres et aux États-Unis.

«Je vois bien qu'il y a de l'intérêt un intérêt pour présenter cette production québécoise en anglais, mais c'est sûr que je souhaiterais que ça se produise dans le monde francophone», insiste toutefois René Richard Cyr. L'ouverture déjà démontrée par des partenaires parisiens lui donne bon espoir que la chose est possible dans un horizon de deux ans. «On ne peut pas aller jouer cinq semaines dans un théâtre parisien à deux mois de préavis», dit-il.

Belles-soeurs, qui remporte a remporté un grand succès au printemps et à l'été, sera repris dans sa version originale québécoise en mars 2011 au Monument-National. La production entreprend ensuite une tournée dans plusieurs villes du Québec. La traduction de Belles-soeurs en anglais ajoute au rayonnement international de l'oeuvre de Michel Tremblay, déjà traduites dans 26 langues.