Après déjà 10 ans de métier, Philippe Bond présentera son tout premier one man show montréalais du 28 septembre au 2 octobre au Théâtre St-Denis. Un show axé sur sa famille. Une occasion pour lui d'affirmer son style et de faire rire avec les vraies choses de la vie, dans la même veine que ses modèles: Yvon Deschamps, Jean-Marc Parent et Michel Barrette.

Un soir, après un show, à Joliette, Philippe Bond est sorti dans la rue avec deux de ses techniciens. Un spectateur les a alors invités à manger. L'humoriste n'a fait ni une ni deux et est allé manger des burgers chez cet homme qu'il ne connaissait pas.

Il y a dans cette anecdote tout ce qui décrit Philippe Bond. Un humoriste qui est sur scène comme dans la vie: simple, ouvert et convivial. Pour son premier one man show, il a décidé d'ailleurs de rendre hommage à sa famille qu'il adore et qui l'inspire.

C'est la raison pour laquelle La Presse est allée le rencontrer dans les Laurentides chez ses parents. Quand le père de Philippe Bond, Robert Bond, raconte les tours pendables et les séances de déguisement qu'il a faits durant toute sa vie, on n'est pas surpris de voir que son fils a choisi ce métier. Quand Robert Bond était directeur de la caisse populaire de Fabreville, à Laval, il était respecté et savait souder les employés en restant avec eux après leur journée de travail pour faire des blagues.

Quand le jeune Philippe partait jouer au hockey à l'extérieur, son père faisait rire les autres papas, tard dans la nuit, avec des blagues à n'en plus finir. «Philippe aussi a toujours été un petit bouffon, dit Monique, sa mère. En 3e année, son professeur nous avait dit qu'il dérangeait la classe. Robert a alors conseillé au professeur de lui donner cinq minutes avant la classe pour qu'il fasse son petit drôle!»

«Mais il fallait qu'il soit poli, ajoute Robert Bond. Par principe et parce que ses professeurs étaient aussi mes clients!» Philippe Bond était un peu timide quand il était petit, mais il excellait à l'école et au hockey. Il avait un problème de confiance en soi. Son père mettait des post-it dans son sac de sport «aie confiance en toi» et lui faisait lire des bouquins de psychologie.

C'est à la suite de sa première ovation, à la fin de son premier spectacle au Club Soda, alors qu'il était encore à l'École nationale de l'humour, qu'il a commencé à croire en lui. Si Philippe Bond parle de sa famille dans son premier show, c'est parce que la famille, chez les Bond, c'est sacré. Le frère et la soeur de Philippe habitent à deux pas des parents et sont ses meilleurs amis. Philippe Bond adore sa grand-mère et dit sans détour qu'il «parle» constamment à son grand-père aujourd'hui disparu.

Durant son spectacle, monté avec Sylvain Larocque et rodé 30 fois durant l'été, il raconte des anecdotes survenues à chacun des membres de sa famille. Et tous seront là, dans la salle, le 30 septembre. «Près de la moitié de la salle sera composée de ma famille et de mes amis, dit-il. D'ailleurs, c'est un show pour les familles. Mes neveux de 9 et 11 ans seront là.»

Travaillant d'arrache-pied depuis huit ans pour ce boulot qui le passionne, Philippe Bond doit une fière chandelle à Louis-José Houde dont il a fait «la première» 400 fois en trois ans. Même s'il ne se chauffe pas au même feu roulant de bons mots, Philippe Bond loue le professionnalisme de Houde et son sérieux dans la préparation d'un spectacle. Mais il se sent plus proche des Yvon Deschamps, Michel Barrette et Jean-Marc Parent, «du monde que t'as envie d'être chum avec eux autres».

«Je n'ai pas l'impression de connaître Martin Matte, comment il est dans la vie, dit-il. Moi, je veux que les gens me connaissent comme s'ils entraient dans mon salon. Je suis sur la scène comme je suis dans la vraie vie. Un raconteur qui fait de l'humour un peu vieux dans un look de jeune!»

Philippe Bond, au Théâtre St-Denis 2, du 28 septembre au 2 octobre.