Peu de neuf sous le soleilSi les grands noms au FTA cette année - Ginette Laurin, Salia nï Seydou et Saburo Teshigawara - n'ont pas déçu, aucun n'a offert de réelles surprises non plus. Même Tout se pète la gueule, chérie de Frédérick Gravel frôlait la formule. La seule à tirer son épingle du jeu: Louise Lecavalier, qui ne cesse de se renouveler, choisissant cette fois de s'associer au chorégraphe Nigel Charnock. Son vivifiant Children est tombé à point nommé. Et bravo au FTA de s'être inscrit dans l'ultime tournée de la Merce Cunningham Dance Company: un incontournable d'abstraction pure et enthousiasmante.

Les ratés

Le plus faible: Portrait du Torontois D.A. Hoskins, un travail pluridisciplinaire sans forme ni contenu. Utiliser «fuck», fumer sur scène et y faire gambader un mec à poil n'engendrent pas automatiquement une pièce d'avant-garde. Dommage aussi pour Golpe de Tammy Forsythe, mis à mal par une construction brouillonne et hermétique. Pourtant la seule artiste ouvertement politique de cette mouture 2010, Forsythe n'a pas su nous faire partager l'immense bouleversement qu'elle a subi lors de ses voyages en Amérique latine.

Des instants de bonheur

Dave St-Pierre et sa bouteille dans le c.., dans Tout se pète la gueule, chérie: à la fois si vulgaire et si fin; l'esthétique gothique de Tânia Carvalho: détonante et assumée, même si elle s'étiole; la scénographie bidouillée de Golpe; la présence de Chi Long dans Onde de choc d'O Vertigo; et Tragédies romaines: pas de la danse, mais mon grand choc au FTA.