Coup de coeur : Louise LecavalierTrente ans après ses débuts, Louise Lecavalier nous prend au dépourvu. En 2005, on l'attendait dans la fulgurance et elle imposait l'intériorité. On a fini par s'y faire, mais la voici qui revient avec fougue, vitesse, humour, dans une écriture chorégraphique étonnante et détonante, celle de Nigel Charnock (coqueluche de la danse anglaise qu'elle nous fait découvrir) en duo avec le magnifique danseur qu'est Patrick Lamothe. Et aussi, surprise! en trio entre Elijah Brown et Patrick Lamothe dans un court mais si intense bijou signé Édouard Lock, offrant un subtil maillage entre retrouvailles et réinvention des gestes et des traces. La jeunesse, c'est la capacité à prendre de vrais risques et à se réinventer.

Trois coups de chapeau

L'écriture de Merce Cunningham, inédite et intemporelle de son vivant, est désormais éternelle. Voir sa compagnie pour la toute dernière fois dans Nearly 90², voilà une mission bien remplie par le FTA. Tout comme programmer ici Seydou Boro et Salia Sanou, chorégraphes du Burkina Faso si bien connus en Europe. Poussière de sang fait la preuve par 10 que la danse africaine existe comme art contemporain majeur en conservant son identité dans le propos et la gestuelle. Et ramener Saburo Teshigawara à Montréal, dans Miroku, avec sa signature énergique entre calligraphie et mystique.

Bof, bof...

Décevante répétition, en revanche, du côté des jeunes artistes. Tout se pète la gueule, chérie, de Frédérick Gravel, sert un propos bien mince et manque d'intégration danse-musique, malgré quelques beaux moments de danse et un Dave St-Pierre impressionnant. Golpe de Tammy Forsythe s'attaque courageusement au corps social mais n'amène nulle part. La jeunesse n'est pas l'âge, décidément.