Que les fans de Guy A. Lepage se le tiennent pour dit: l'animateur de Tout le monde en parle n'a pas l'intention de lancer sous peu un album de musique, contrairement à ce qu'indiquait un avis publié dans La Presse hier. La parution de cette annonce fait plutôt partie d'un scénario orchestré par l'équipe de l'émission Comme par magie pour la réalisation d'un tour monté par le jeune illusionniste Luc Langevin.

Publiée sous la rubrique «Avis», dans les pages de La Presse Affaires, la petite annonce paraissait pour le moins surprenante: «Les journalistes furent étonnés d'apprendre aujourd'hui que Guy A. Lepage lancera prochainement un album de musique. Étrangement, on annonce que le lancement officiel aura lieu au parc La Fontaine», pouvait-on lire.

Joint hier au téléphone, l'agent de l'animateur, Jacques K. Primeau, ne cachait pas sa surprise. «Ça m'a l'air d'une blague, a-t-il dit d'emblée. Mais je me demande d'où ça vient?»

L'auteure a été démasquée. Téléfiction, la boîte qui produit Comme par magie, est à l'origine de l'affaire. L'équipe de production de l'émission - diffusée toutes les semaines sur ARTV - prépare présentement une seconde édition «spéciale artistes». Un concept qui consiste à présenter les prouesses de l'illusionniste devant des personnalités connues.

Prédiction fictive

La première avait été diffusée en décembre dernier à Radio-Canada. Or, l'un des tours qui sera présenté dans la prochaine émission - diffusée le 31 mars - consiste à faire piger à une personnalité publique, dont l'identité n'a pas été révélée, le nom d'un artiste, parmi une trentaine, le nom d'un événement et le nom d'un lieu. Le tour a été réalisé hier après-midi. Le magicien avait deviné à l'avance le résultat de la pige. L'avis publié dans le journal sert en quelque sorte de preuve.

«Cette annonce, c'est une prédiction fictive du magicien, explique la directrice de production de l'émission, Maryse Lesage. Le magicien a prédit la pige. C'est pour prouver qu'on l'avait deviné à l'avance.»

En faisant paraître une fausse information, n'y a-t-il toutefois pas un danger d'induire le public en erreur? «On a fait attention à ce que ce soit loufoque et improbable, mentionne Mme Lesage. Ça aurait pu être n'importe quoi.»

Le hic, c'est que ni Guy A. Lepage ni son agent n'avaient été avisés. «Ce genre d'avis, on lit ça quand on veut savoir qui a fait faillite, lance Jacques K. Primeau. Évidemment qu'on aurait aimé être prévenus.»

Du côté du département des petites annonces de La Presse, on assure que normalement ce genre d'avis aurait dû faire l'objet d'une vérification. Or, l'employée qui s'est chargée de ce dossier est nouvellement arrivée et ne connaissait pas la procédure, a-t-on expliqué.