Ce n'est pas une révélation, mais c'est une confirmation. Sans tambour ni trompette, la maison Gilbert Rozon entame la rentrée parisienne par une démonstration de force tranquille.

Le gala d'humoristes qui avait été créé au festival Juste pour rire de Nantes au printemps dernier, puis repris au festival de Montréal, cet été, fait accourir depuis hier soir quelque 20 000 spectateurs en quatre jours au Zénith de Paris. Le spectacle sera également diffusé en direct ce soir aux heures de grande écoute sur la chaîne de télévision M6.Pour ceux qui ont suivi le festival Juste pour rire à Montréal, le programme ne constitue pas une surprise. «À chaque nouvelle étape, a expliqué Gilbert Rozon hier soir dans les coulisses du Zénith, on fait des corrections et des améliorations, mais c'est le même spectacle.»

Un cocktail savamment dosé où l'on retrouve des stars confirmées de l'écurie Rozon, de grosses vedettes françaises qui n'en font pas partie, mais qui viennent par amitié ou par prudence - on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve -, et de nouveaux humoristes, pas encore consacrés, mais qui sont en plein essor. Apparemment, tout le monde y trouve son compte. Et les actions de Juste pour rire continuent de grimper en France.

Animateurs de la soirée: le duo Frank Dubosc et Stéphane Rousseau. Dubosc est aujourd'hui l'un des humoristes français les plus populaires, sur scène ou à l'écran. Stéphane Rousseau se contente pour l'instant d'être très connu - notamment pour son rôle dans Astérix - et poursuit son ascension. C'est un duo désormais consacré en France.

Ajoutons quelques solides piliers. Florence Foresti, qui évolue sous le label Juste pour rire, est l'une des deux ou trois humoristes féminines qui font courir les foules. Et elle a un spectacle programmé à l'automne. Anthony Kavanagh, qui n'est pas actuellement en contrat chez Rozon, fait une grande scène parisienne à partir du 4 décembre, et doit annoncer sous peu deux films et une pièce de théâtre: «Ça lui fait plaisir de participer à ce gala, dit son agent, et en plus c'est bon pour sa publicité.»

Autres vedettes confirmées en France: Élie Semoun et Patrick Timsit, qui considèrent qu'une participation à ce gala est bonne pour leur image. À quoi Gilbert Rozon a ajouté «son» nouvel espoir parisien: Gregory Charles, qui entame une série d'une vingtaine de spectacles au théâtre Dejazet à partir du 29 septembre. Gilbert Rozon se défend de vouloir créer une nouvelle édition de Juste pour rire, cette fois à Paris.

«Disons qu'il s'agit principalement de faire connaître nos créations et nos activités en début de saison à Paris. Nous avons même donné dimanche soir dernier un spectacle gratuit à Montmartre, devant 7000 personnes», a-t-il expliqué au bar des artistes du Zénith tout en surveillant du coin de l'oeil le déroulement de la soirée sur un écran de télévision.

«En France, le festival a déjà sa ville: c'est Nantes. Le succès et le rayonnement sont de plus en plus importants, la couverture médiatique s'élargit, mais il faut 10 ans pour installer un événement, et nous en sommes à la quatrième présentation. Le fait que le Zénith acclame quatre soirs de suite - et que M6 diffuse en direct - un gala d'humoristes créé au printemps à Nantes, cela contribue à l'essor de ce festival», a-t-il souligné.

Et à la renommée de l'empire Rozon.