À la petite école du jazz, Rémi enseigne depuis 20 ans que «tout peut être du jazz». Sous la gouverne du chorégraphe Antonio Najarro, l'adage devient «tout peut être du flamenco», comme quoi la danse classique espagnole mène à tout.

L'artiste madrilène de 33 ans a conçu un irrésistible spectacle qui déconstruit chaque geste et attitude du flamenco traditionnel pour les prolonger et les fondre dans des styles musicaux aussi variés que le jazz fusion, le jazz latin, le funk ou le blues.

 

L'orchestre regroupe d'ailleurs cinq musiciens aguerris qui accompagnent merveilleusement les 12 danseurs et danseuses ainsi qu'une chanteuse sur scène.

Antonio Najarro tire le maximum de ses collègues, en couples ou en groupe, dans des pièces qui exigent la maîtrise du flamenco, bien entendu, mais qui empruntent également à la danse contemporaine et au ballet classique. La variété des propositions fait de cet étonnant spectacle un feu roulant de couleurs, de magnifiques costumes, de sons et d'images virevoltantes, sans pour autant laisser l'émotion au vestiaire.

En outre, le charisme et la forte présence scénique d'Antonio Najarro lui-même sont les points saillants de cette présentation sans entracte: en trio, deux hommes et une femme à la sexualité pour le moins tout-terrain, et en solo.

La première montréalaise du spectacle, mardi, a été dédiée à la grande danseuse et chorégraphe allemande Pina Bausch qui s'est éteinte le même jour à l'âge de 68 ans.

Gracias Antonio!

Jazzing Flamenco est présenté jusqu'au 11 juillet au Théâtre du Nouveau Monde.