Robert Charlebois fera revivre l'esprit des boîtes à chansons des années 60 alors que des pionniers de l'époque interpréteront pendant une heure et demie des classiques ayant marqué cette période riche sur le plan musical francophone.

Pierre Calvé, Claude Gauthier, Pierre Létourneau et Jean-Guy Moreau créeront cette ambiance dans le spectacle Il était une fois... la boîte à chansons, présenté en 12 occasions entre les 9 avril et 9 mai prochains à Montréal et Québec.

Robert Charlebois signera la mise en scène de ce spectacle qui fera place aux chansons de la Révolution tranquille, avec une bonne dose d'histoire et d'humour.

En ce mercredi ensoleillé, Robert Charlebois avait mis la table en compagnie de ses amis.

Dans un café-resto de la rue Bernard, Charlebois, l'«accoucheur» de ce projet, avait prévu une nappe à carreaux, sur laquelle reposaient une lanterne, une cage à homards et une bouteille de Chianti transformée en bougeoir, question de nous rappeler cette époque - de la fin des années 50 à la fin des années 60 - où des jeunes voulaient se démarquer dans le monde de la musique francophone.

«Je n'arrivais pas à expliquer à mes enfants et aux plus jeunes le phénomène des boîtes à chansons», dira d'entrée de jeu Charlebois pour expliquer ce qui l'a poussé à lancer ce projet. Plusieurs pensent qu'il s'agissait de rassemblements de gens soûls qui pensaient surtout à secouer leurs bocks de bière. «Ca été galvaudé et c'était surtout pas ça», martèle notre grand chansonnier, qui nous rappelle que l'on sortait de la Grande noirceur avec la fin de l'époque duplessiste.

«Il y avait une crise identitaire et sociétale. Ce n'était pas la décennie 70, mais il s'est passé des choses», insiste celui qui a popularisé des dizaines de succès.

«Des centaines de boîtes à chansons existaient à cette époque et on se demandait qui nous étions. On ne faisait pas de chanson française. On parlait à ce moment de chanson canadienne - le terme québécois étant réservé aux gens de Québec - avec des chanteurs tels Jacques Normand et Hervé Brousseau, entre autres» poursuit Charlebois.

«Pour arriver à la chanson québécoise, dit-il, il manquait un morceau du puzzle que j'ai voulu faire revivre et illustrer.»

Charlebois dit qu'il présentera des moments clés de cette période faste, en termes de création musicale.

Les nostalgiques seront bien servis, mais les jeunes aussi sont invités à la fête, pour voir ce qui se passait au Patriote de Montréal ou à la Butte à Mathieu de Val-David, deux populaires lieux de diffusion dans les années 60.

«Il faut qu'ils voient comment étaient les années 60 et comprendre qu'est-ce qui a donné la chanson d'aujourd'hui. Il y en a qui sont curieux sur le plan historique», souligne Charlebois.

Outre les beaux succès des Gauthier, Létourneau et Calvé - l'auteur du classique Vivre en ce pays interprété par Charlebois -, les gens pourront entendre le fils de Robert Charlebois, Jérôme, qui fera trois ou quatre chansons, ainsi que l'humoriste Jean-Guy Moreau, toujours en pleine forme.

Moreau nous promet lui aussi de faire revivre les Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Jean-Pierre Ferland, et imitera aussi des politiques de l'époque, René Lévesque et Jean Drapeau, notamment.

«C'est comme hier, ces beaux souvenirs, soutient l'humoriste. C'est encore présent chez moi. C'est à ce moment-là qu'on a appris le métier que l'on fait encore aujourd'hui et que les plus belles chansons ont été écrites. Des chansons qui nommaient qui on était, des chansons miroirs qui parlaient de nous.

«On fonçait, on créait une boîte à chansons en quelques heures seulement, dans un village ou dans un sous-sol d'église», ajoute-t-il.

À Montréal, les prestations, qui se dérouleront du 9 avril au 2 mai, auront lieu au Studio Juste pour rire, alors qu'à Québec, le Petit Champlain accueillera les artistes du 6 au 9 mai.

La représentation du jeudi 30 avril sera particulière. Ce sera une soirée bénéfice afin de venir en aide à Claude Léveillée, victime de deux accidents vasculaires cérébraux.

Les profits recueillis lors de l'événement seront remis à M. Léveillée.

Côté musique, les chanteurs pourront compter sur Francis Covan à la guitare, à l'accordéon et au piano, et Michel Donato à la basse.

Un forfait «souper et spectacle» sera également disponible lors des représentations du spectacle à Montréal.