Le «diverticament», ça vous dit quelque chose? Il s'agit de divertissement qui fait du bien, explique le comédien Pierre Gendron, qui se fait ces temps-ci mi-entertainer, mi-thérapeute de couple en portant sur les scènes québécoises le one-man-show Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus.

En Europe, le concept du Belge Paul Dewandre fait un tabac. L'idée est pourtant simple: transposer sur scène et avec humour une recette qui a lucrativement fait ses preuves, celle de la bible psycho-pop écrite par l'Américain John Gray. D'emblée, ce genre de littérature attire plus les femmes, Pierre Gendron en convient. Même que lui-même ne débordait pas d'enthousiasme, l'année dernière, lorsqu'il a assisté au spectacle du prof Dewandre, qui était de passage au Québec.

 

«J'y allais à reculons. Je me disais: «On est différents, c'est sûr, ça ne prend pas la tête à Papineau pour s'en rendre compte».» À la fin de la soirée, Pierre Gendron avait toutefois changé d'idée. «Je venais de divorcer. Je me suis dit «avoir su...»»

Ce qu'il a appris de si fondamental? «C'est tout l'aspect de faire plaisir à l'autre selon ce dont elle a besoin et pas selon mes schèmes à moi, répond-il. On dit qu'il faut marcher deux milles dans les souliers de l'autre pour comprendre... L'illustrer par des exemples, pour moi, ça peut mener à de grandes révélations.»

Vêtu d'un sarrau blanc et armé des principes élaborés par le psychologue John Gray et adaptés par le «formateur» Paul Dewandre, Pierre Gendron s'affaire donc à énoncer les principales différences entre les personnalités féminine et masculine. Il donne également des trucs pratiques pour réconcilier ces deux solitudes. La pierre angulaire du raisonnement nage sans gêne dans les stéréotypes: l'homme carbure à la confiance et à l'appréciation, la femme à l'attention et à la compréhension.

«Le texte est tellement fort, assure Pierre Gendron. Paul (Dewandre), c'est son histoire. On a modifié environ 10 % du texte pour adapter les références plus européennes. Je n'ai pas la prétention d'être thérapeute. Mais je suis devenu un expert!»

Entre deux chaises

Pour décrire l'enseigne où loge Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus, Pierre Gendron utilise le terme «conférence théâtrale». On a donc ici bel et bien affaire à un comédien qui joue un texte.

«L'aspect théâtral est très présent. Mais il y a un côté hyper ludique pour le spectateur parce qu'il participe. J'en fais venir sur scène. Les gens commentent, posent des questions. Il y a un côté festif qu'on voit moins au théâtre. C'est un énorme défi d'acteur parce qu'il n'y a pas de quatrième mur», indique le comédien, ajoutant du même souffle qu'il y a quand même des notions à retirer entre deux rigolades.

«Les gens se reconnaissent. Ça te remet en question. Je pensais vraiment que j'écoutais ma blonde. Je croyais que quand on ne se comprenait pas, c'était de la mauvaise foi. Vivre ensemble, c'est un défi. Faut se ressourcer. L'amour, c'est une drogue. C'est intoxicant au début. Mais par la suite, on se rend compte que le couple, c'est de l'ouvrage!»

Et parole de Pierre Gendron, les amoureux de tous âges peuvent y trouver leur compte: même son fils de 19 ans y aurait puisé de précieuses leçons. Comme quoi mieux vaut parfois commencer jeune...

Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus, les 5 et 6 février au Capitole de Québec, ainsi que du 4 au 19 mars à la Cinquième Salle de la Place des Arts.