Marie-Mai s'est payé son premier Centre Bell en 2003, à 19 ans, avec la bande de Star Académie. Elle y est retournée, il y a quelques mois, lors d'un spectacle en compagnie d'Avril Lavigne. Il y a deux semaines, elle participait au numéro d'ouverture du 30e gala de l'ADISQ (en plus d'y cueillir le Félix du Meilleur album rock). Mais vendredi soir, le Centre Bell lui appartenait. À elle seule.

Comme une rock star et sûrement ses idoles, c'est en lançant un «Montréal!» bien senti qu'elle a salué le public, en entonnant Mentir de son album Dangereuse attraction. Tôt ou tard (dont les premières notes se sont perdues dans un amas de décibels) et Tu t'en fous ont rapidement suivi avant que la chanteuse de 24 ans ne s'adresse au public. «Vous êtes tellement beaux! C'est une vie que je ne pensais pas vivre. Merci de vous être déplacés en si grand nombre. Bienvenue tout le monde dans ma dangereuse attraction.»

Avec un contenu musical contenant moins de ballades que les précédents shows de sa tournée, Marie-Mai et ses cinq musiciens (dont l'inséparable claviériste, guitariste et douce moitié Fred St-Gelais) ont offert un spectacle plus rock que pop. Pari gagné. Les Encore, Rien, Emmène-moi et autres Qui prendra ma place, poussées par trois guitares, ont fait bondir le public très jeune et moins jeune de leur siège.

Même lors de l'interprétation de Do You, une nouvelle composition en anglais, Marie-Mai a réussi à ne pas dissiper l'énergie en faisant chanter ses fans. Même lors d'un medley composé de chansons pop de Madonna, No Doubt, Justin Timberlake, Lady GaGa et Britney Spears. En fait, pas une minute, on a senti que l'aréna était trop grand pour Marie-Mai, en constante communication avec son public. Elle n'a pas soudainement joué les artistes inaccessibles, mais plutôt la fille qui n'en revenait pas de tenir l'affiche seule au Centre Bell.

Peut-on dire ça de beaucoup de chanteurs d'ici? Le Centre Bell (du moins le Théâtre qui a accueilli 6500 personnes vendredi) convient mieux à Marie-Mai qui aime en donner physiquement plus que le client en demande, qui occupe bien la scène le poing levé vers le ciel et en se déhanchant constamment quand elle chante. Ce qui était superflu, côté chorégraphie, il y a huit mois au Club Soda, lors de sa rentrée montréalaise, était pertinent au Centre Bell. La scène (autant que le rêve) est assez grande pour justifier certains excès...

On parie qu'elle a déjà hâte de s'y retrouver le 1er mai.

Marie-Mai en supplémentaire le 1er mai, au Théâtre du Centre Bell.