Transatlantique Montréal tente de sortir la danse des lieux où elle niche pour la faire rayonner dans les quartiers de Montréal. Cette année, pour sa sixième présentation, du 20 septembre au 4 octobre, Transatlantique sera présent dans Hochelaga-Maisonneuve, Rosemont-La Petite-Patrie, Saint-Michel, le Centre-Sud, le Mile End et au coeur du Quartier latin.

«Je souhaite que les gens qui voient un spectacle de danse pour la première fois, pendant Transatlantique, aient le goût d'en voir un autre», explique Rafik Sabbagh, directeur général et artistique de l'événement. Pour ce faire, Sabbagh mise sur des chorégraphies qui, selon lui, toucheront un large public. On se rappellera la réussite de l'adorable Mama Dances d'Eryn Dace Trudell, dans lequel des danseuses et leurs bébés animaient le Château Dufresne.

Sabbagh avait donné un fameux coup de pouce à Dace-Trudell. Cette année, c'est à une créatrice de la relève que le directeur de Transatlantique Montréal donne sa chance: la nouvelle compagnie de Milan Gervais, Human Playground, s'appropriera le trottoir en face de la Cinérobothèque de l'ONF, avant les représentations du nouveau volet cinéma de Transatlantique Montréal. «Nous allons nous inspirer directement de la rue et danser au travers des passants pour insérer dans leur quotidien des instants extraordinaires», indique Gervais, un membre de la ligue d'improvisation Les imprudanses, qui, invitée pour la première fois à Transatlantique, jouera des matchs, à l'extérieur, à la Tohu, puis au café de l'Usine C.

«Je suis aussi très fier de notre partenariat avec le festival Orgue et couleurs», lance Sabbagh, qui peut ainsi présenter le Jeune ballet du Québec dans la magnifique église Saint-Nom-de-Jésus, au son de l'orgue, de surcroît. À surveiller également: une première de la charismatique danseuse et chorégraphe Chanti Wadge et autres créateurs aux influences métissées, dont le chorégraphe d'origine mexicaine Edgar Zendejas. Sabbagh a aussi voulu donner la chance à des artistes de la scène alternative, comme Alyson Wishnowsky, de rejoindre un public différent. Et pour favoriser les échanges, Transatlantique a prévu plusieurs discussions entre artistes et spectateurs.

Le CIRC de Benoît Lachambre

Benoît Lachambre veut poser ses valises. Le chorégraphe montréalais, qui fait la pluie et le beau temps dans les milieux d'avant-garde européens, veut fonder, dans la région de Brome-Missisquoi, le Centre international de recherche et de création en danse et en arts connexes. Le Centre des arts de Banff mis à part, le CIRC serait unique au Canada.

«Ça aurait été facile pour moi d'implanter ce projet en Europe, avoue Lachambre, mais c'est ici que le besoin est criant. Nous avons peu de fonds pour l'expérimentation et peu de structures qui favorisent le dialogue entre les artistes de Montréal, du Canada et d'ailleurs.» Lachambre désire que la multitude de contacts qu'il a développés avec des créateurs, diffuseurs, producteurs, pédagogues et chercheurs en danse et en arts d'avant-garde du monde entier profitent à la communauté artistique canadienne.

Pour ce faire, chaque année, le CIRC offrirait des résidences à des compagnies étrangères établies, qui viendraient s'y ressourcer et échanger avec leurs pairs. «Ces compagnies qui investissent dans les créations d'artistes d'ici et qui les accueillent en résidence chez eux se plaignent de notre manque de réciprocité, explique André Malaket, directeur général de: Par B.L.eux, la compagnie de Lachambre. Mais nous n'avons pas, en ce moment, de lieux propices pour les accueillir et nos diffuseurs n'en ont pas les moyens.»

Chaque année, des artistes canadiens émergents bénéficieront aussi d'une résidence au CIRC, comprenant mentorat et introduction sur les marchés internationaux. Le centre prévoit aussi accueillir des pédagogues renommés, des chercheurs internationaux et, huit semaines par année, des artistes de Brome-Missisquoi.

L'ouverture du centre de 3,5 millions, qui a notamment l'appui du Centre chorégraphique national de Paris, est prévue pour 2010. Pour l'heure, Par B.L.eux termine l'étude de faisabilité du CIRC, avant de déposer sa demande d'aide auprès du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine d'ici quelques mois.

À L'AGENDA

Transatlantique Montréal 2008, du 20 septembre au 4 octobre, dans divers lieux

(www.transatlantiquemontreal.com)

Célébrer l'esprit humain, d'Ananda-Amrita Dance Creations, dimanche, au Théâtre DB Clarke de l'université Concordia.

Âme, de Benjamin Hatcher, les 25 et 26 septembre, au Gesù.