«On a pris le pari que ça nous prendrait trois ans pour s'établir à Macao de façon aussi profitable qu'à Las Vegas. Aujourd'hui, on pense que ça ne prendra que deux ans.»

En entrevue, le grand patron du Cirque, Daniel Lamarre, ne cesse de faire des comparaisons entre l'implantation du Cirque dans la capitale du jeu américaine, il y a 15 ans, et celle qu'il amorce en Asie, dans une ville tout aussi portée sur les machines à sous et le black-jack.

Il faut se promener un peu à Macao pour comprendre l'ampleur du risque pris par la troupe montréalaise. Le Cotai Strip, où s'est établi le Cirque au gigantesque hôtel Venetian, se trouve dans une partie de l'ancienne colonie portugaise qui est encore en construction.

Les grues sont l'attrait touristique le plus fréquent, alors que, dans l'autre portion de Macao, les touristes ont déjà leurs habitudes, leurs cafés, leurs attractions.

«Le risque (à Macao) est beaucoup plus petit que je pensais, poursuit M. Lamarre. Si tu m'avais dit qu'après un mois (d'avant-premières), on aurait 70 % de taux d'occupation, je ne t'aurais pas cru.»

Fort de ce succès, le Cirque négocie maintenant sa présence dans des marchés secondaires de l'Asie, comme le Vietnam, la Malaisie et la Thaïlande.

Pendant ce temps, à Las Vegas, les affaires vont bien, assure M. Lamarre, même si l'industrie touristique y a vu ses revenus baisser de 8 % depuis le début de l'année, un effet direct du ralentissement économique américain. Ceux du Cirque y sont plutôt en hausse de 3% par rapport aux prévisions et d'environ 15 % par rapport à l'an dernier.

«On n'a jamais eu autant de crédibilité qu'actuellement à Vegas.» Le Cirque prévoit aussi annoncer un nouveau spectacle permanent en Europe d'ici la fin de l'année. Londres et Madrid sont sur les rangs.