En temps normal, une fois les scènes démontées et les fils roulés, Patrick Martin aurait pris des petites vacances. Bien méritées, si vous me passez le cliché, quand on sait que le monsieur est directeur technique du Festival d'été de Québec. Disons que, dans les nombreuses jobs d'été offertes cette année à Québec, celle-là compte parmi les plus exigeantes. Rapport au 400e.

Hors du temps normal donc... C'est ainsi que Patrick Martin, au lieu de relaxer sur le bord d'un lac, s'est retrouvé hier sur le bord du fleuve, à la direction technique du spectacle-événement - historique à plus d'un égard - de l'ex-Beatles Paul McCartney sur les plaines d'Abraham. C'est que le Comité du 400e a demandé au FEQ de «faire» McCartney. Pas une mauvaise gig, comme ils disent dans le métier. Faut juste que tout soit parfait...

«On a eu un gros festival; ce show-là, c'est la cerise sur le sundae», nous disait-il hier après-midi alors qu'il a pris quelques minutes dans ce qu'on peut appeler une grosse journée pour parler à La Presse.

Il est 14 h. Sept heures avant l'arrivée en scène de l'ex-Beatles, trois heures avant l'ouverture de l'emplacement et une heure avant la séance de vérification sonore, communément appelée «sound check». À ce moment, l'attention de Patrick Martin porte sur les mesures de sécurité qui doivent assurer le contrôle de cette foule attendue de 200 000 personnes. Dont un bon quart, à cette heure-là, attend déjà sur la Grande-Allée. «Je m'en vais rencontrer la police et les gens de la sécurité. Tout se passe bien jusqu'à maintenant; les gens sont calmes et patients. Tout le monde collabore.»

Techniquement, le patron n'entretenait aucune crainte: tout était prêt, incluant les écrans géants à la verticale de chaque côté de la scène. C'est que les gens de Québec avaient prévu des écrans de style panoramique («landscape») mais Sir Paul, lui, voulait des écrans verticaux. «Pour qu'on puisse le voir de pied en cap», explique Martin, qui n'a pas l'air du genre à s'énerver pour un rien.

Quinze heures. Début du sound check. Guitare, batterie, piano, orgue. À l'exception des voix de Hey Jude, impossible d'identifier une pièce, sauf Frère Jacques qu'entonne un comique de l'orchestre. À RDI, Mike Gauthier précise que «Macca» chantera 35 chansons: énorme programme. Et qu'on n'attend pas de vedette invitée, ni mondiale, ni québécoise... Il y a toujours Céline... Elle est au golf, mais...

Pour l'heure, toutefois, aucune trace du Melody Maker. Il arrivera passé 16 h et, contre toute attente, passera plus de 40 minutes sur scène en «balançant» guitare sèche et électrique, basse, piano, ukulele. Coming up, Drive my car... Ça cogne comme 10 tonnes de briques: 400 000 watts pour le 400e.

Sir Paul est content. Sir Patrick aussi.