Pour mener à bien ces métaphores cardioïdes, Jérôme Minière a enregistré les voix de tous les gens qu'il aime, les sons qui l'enivrent tout autour.

Il «appuie sur play pour retrouver la paix». Il réalise que «chacun a besoin d'un pays même fait de quelques brindilles sous le rideau des cils».

Il réalise que «c'est un bonheur de croire à tant de choses». Il transforme en chanson L'amoureuse de Paul Éluard. Il aborde aussi la mort, le train-train quotidien qui ne dit rien qui vaille à son narrateur.

Rien n'y est alambiqué, tarabiscoté. Tout est limpide, les émotions s'étalent sur la table des sons, nous sommes conviés aux agapes.

À l'instar des mots, les sons s'avèrent parfaitement intelligibles. Ce qu'on a aimé de ses expériences antérieures agit en toute discrétion pendant que les instruments classiques de son expression chansonnière ont gagné du terrain.

L'auditeur évolue ainsi dans un classicisme apparent (folk, rock, ballade impressionniste, etc.), certes, mais le talent remarquable de Jérôme Minière éclipse tout reproche qu'on pourrait lui adresser en ce qui a trait à quelque prévisibilité.

À propos de nos 20 ans, ce soir, au Club Soda, 20 h.

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Jérôme Minière, Coeurs, La Tribu