«Pour consolider la crédibilité de Montréal comme métropole culturelle, il était capital pour nous de réussir un festival exceptionnel.»

Exceptionnel, le 29e Festival international de jazz de Montréal l'a été à plus d'un égard selon Alain Simard, le président du FIJM qui a livré hier le bilan de l'édition qui s'est terminée dimanche par le spectacle gratuit de Bran Van 3000 au Metropolis.

Ce caractère d'exception, toutefois, lui a été conféré avant même son début officiel par le «détour» qu'a fait à Montréal Leonard Cohen, unanimement perçu comme l'événement du Festival. «M. Cohen a interrompu sa tournée européenne pour venir passer trois jours ici, ce qui a demandé un effort sérieux à son entourage», a dit André Ménard, le directeur artistique du FIJM en parlant de la «bénédiction» qu'a représentée la venue du poète-chanteur montréalais pour sa première prestation dans sa ville depuis 1993.

Sur un mode plus ordinaire, Ménard a retenu entre autres les spectacles de Melody Gardot en qui il voit «un croisement entre Diana Krall et Marilyn Monroe», le duo Rodriguo y Gabriela, le bassiste Renaud Garcia Fons (à qui on confiera éventuellement une série Invitation), et le groupe britannique Empirical, présenté comme «l'avenir du jazz», rien de moins.

Le vice-président à la programmation Laurent Saulnier a rappelé pour sa part les moments forts qu'ont représentés les spectacles de Joseph Arthur, magnifique en solo au Soda, Alice Russel, Public Enemy, du vieux maître du dub Lee «Scratch» Perry et du Bjorkestra, qui a prouvé que le public de la rue était prêt à écouter de la musique «un peu difficile».

Rien d'exceptionnel, par contre, dans le fait que le Festival de jazz ajoute des records à sa fiche. Cette année: record de représentations (725), de billetterie (128 000 billets vendus pour une valeur de 6 millions) de revenus de ventes sur le site (4 millions en nourriture, boissons, souvenirs, etc.) pour un budget, record il va de soi, de 25 millions.

«Il ne s'agissait pas d'un festival de transition, a affirmé André Ménard: nous avons programmé le 29e comme si c'était le dernier.» S'agit maintenant de préparer le 30e. Priorité absolue, avant de convaincre Joni Mitchell ou de préparer la visite de Dave Brubeck pour le 50e anniversaire de Take Five: livrer une Maison du Festival digne de ce nom.

Il reste 356 jours...

Le Festival de jazz en chiffres

Record au guichet : 128 000 billets vendus

Record de ventes sur le site : 4M $

25 % des visiteurs venaient de l'extérieur du Québec