Moins de 12 heures après la clôture des festivités de Juste pour rire, c'était l'heure des bilans pour l'organisation du 26e festival d'humour de Montréal, hier. Vers 23 h, dimanche, des feux d'artifice annonçaient la fin du Grand Charivarir, au pied d'un mont Royal humide.

«Cette année, on a vécu la naissance d'un carnaval à Montréal, mentionne Danielle Roy, directrice artistique de l'événement. Il a été baptisé par la pluie. Mais 15 minutes avant le départ, plein de gens sont arrivés pour participer.»

Entre 125 000 et 150 000 personnes auraient pris part à la fête. «Il y en aurait eu le double si la température avait été clémente, pense Louis Malafarina, directeur général. Diffusé à TVA, le Grand Charivarir, qui a nécessité un investissement de 800 000 $, a été suivi par 433 000 téléspectateurs. «Il faut voir ça à moyen terme, dit Malafarina. On veut que cet événement devienne une tradition.»

Les épisodes de pluie pendant le festival Juste pour rire, dont les activités extérieures se sont déroulées du 10 au 20 juillet, n'auraient pas affecté davantage la tenue des spectacles. Le site extérieur a attiré environ deux millions de personnes entre le 10 et 20 juillet, selon Juste pour rire. Environ 230 000 billets, pour un total de 10 millions de revenus, ont été achetés pour les 78 spectacles en salle. «Un peu moins de billets ont toutefois été vendus, cette année, comme il y avait moins de spectacles programmés que lors du 25e», note Malafarina.

Un peu moins de 25 millions ont été investis en 2008 comparativement à 25 millions en 2007. Mais il y a eu plus d'argent dépensé dans Les arts de la rue, grâce notamment à la subvention de la Ville de Montréal de 500 000 $ (au lieu de 100 000 $).

En tout, il y a eu 1200 représentations de spectacles, depuis le 27 juin, offerts par 350 artistes de 10 pays. Une pièce-événement comme Le malade imaginaire de Molière, présentée par la Comédie-Française (un investissement de près d'un million, selon Gilbert Rozon), n'a pas fait ses frais. En revanche, Juste pour rire a pu dégager un léger surplus des sept galas francophones du Théâtre Saint-Denis, qui ont tous affiché complet.

Just for Laughs

Du côté anglophone, les galas Just for Laughs ont rempli le Théâtre Saint-Denis à 90 %. «C'est la norme, bien qu'on ait déjà eu des années où c'était complet», note Bruce Hill, directeur général de Just for Laughs, qui pense avoir trouvé une formule gagnante pour l'organisation des grandes soirées du festival, cette année.

«On a fait des galas plus simples. Nos stars arrivant souvent la veille sinon la journée même du gala qu'elles animent, on leur a demandé de faire simplement du stand-up en ouverture. Mais si elles désiraient faire un numéro d'ouverture à grand déploiement, elles devaient s'engager à être disponibles.»

Bruce Hill est, par ailleurs, fier d'avoir créé un lieu de rencontres pour les artistes, autant que les producteurs et autres têtes importantes d'Hollywood, à Montréal.

Le directeur général souhaite aussi rapprocher davantage les artistes francophones de Just for Laughs, comme ce fut le cas, cet été, avec le spectacle des French Comedy Bastards (Maxim Martin, Mike Ward, Derek Seguin). «Nous sommes toujours à la recherche de shows qui vont être pertinents du côté anglo et franco, dit-il. Ce show a le potentiel pour se promener au Canada. Pourquoi, à l'avenir, on ne ferait pas la même chose avec des Patrick Huard et Stéphane Rousseau?»