De la poussette à la marchette. Tel était le thème hier du 11e défilé des jumeaux du Festival Juste pour rire, mis en scène par Joël Legendre.

Deux jumelles enceintes ouvraient la marche. Deux corbillards la fermaient, suivis par un haut-parleur jouant Circle Of Life d'Elton John, et deux autres jumelles «enceintes» – en fait par les bons soins des costumiers.

Pour la première fois, le traditionnel défilé des jumeaux s'orchestrait autour d'un thème. Une excellente idée qui ajoutait de la couleur et même de l'émotion à cette fête imaginée par Gilbert Rozon, frère des jumelles Luce et Lucie.

«Environ 1500 jumeaux participent cette année, s'enthousiasmait Joël Legendre. Ils nous viennent des quatre coins du Québec, et certains, d'aussi loin que Los Angeles et Boston.»

Une foule assez importante – que Joël Legendre estime à 100 000 –s'était déplacée pour admirer les jumeaux. Fidèles à leur habitude, les jumeaux Tadros, un duo de musiciens, s'étaient déplacés pour saluer la foule et distribuer leur matériel promotionnel.

De quatre pattes à trois

Le concept ressemblait un peu à la réponse à cette vieille énigme : quel être se meut à quatre pattes le matin, deux le midi et trois le soir ?

La réponse : l'homme, bien sûr. La marche l'illustrait avec ingéniosité. Jumeaux, triplés et quadruplés se groupaient par tranche d'âge. Chaque catégorie se déplaçait avec un moyen de locomotion qui lui était propre, au son de chansons idoines.

Grâce à leur entrain et à l'originalité de leurs costumes, les monozygotes s'attiraient des sourires tout au long de la route.

Parmi nos préférés : les «filles de bécyk», embellies par des vêtements Harley de circonstance, qui se dandinaient au son du classique de Diane Dufresne. Angela et Melody Thompson, transformées en bague de fiançailles. Cassandra et Karine Brochu Guidard, déguisées en Sandy (Grease) sur la banquette arrière d'une Thunderbird 57 importée de Californie. Et les fillettes quadruplées de Chantal Bélanger.

«Elles adorent le défilé. Ça leur permet de voir qu'elles ne sont pas si différentes que cela», a expliqué la mère.

Comme les autres bambins, les Bélanger se déplaçaient en poussette. Les adolescents, eux, ont opté surtout pour la trottinette et les patins à roulettes. Le disque Ça va bien de Kathleen a même été dépoussiéré pour eux. Personne n'a perdu son sourire. Même pas les 26-35 ans, qui se pavanaient à bord de voitures décorées pour un mariage, sur fond de Neuvième de Beethoven.

Derrière, des jumeaux plus âgés se déplaçaient en voiturette électrique ou à l'aide d'une marchette. Quelques quinquagénaires avaient revêtu une chemise d'hôpital, sans la ventilation arrière. Ces drôles de patientes avaient même transformé leur marchette en instrument percussif. Toute une célébration, avec le corbillard qui suivait tout près...