Denis (Martin Drainville), 47 ans, statisticien de profession et célibataire endurci de son état, reçoit un cadeau d'anniversaire original de la part de son ami Jean-Louis (Luc Guérin), un romancier vaguement play-boy.

Pour sortir son vieux garçon de copain de sa solitude amoureuse, il lui propose de l'inscrire dans une agence de rencontres. Ensemble, ils dresseront une liste de 10 qualités que devra posséder la femme idéale. Et puis, au moment où Jean-Louis quitte l'appart de Denis, la gonzesse parfaite apparaît par un miracle inexpliqué dans la vie du quadragénaire.

S'ensuivent une série de revirements comiques plus invraisemblables les uns que les autres.

Si l'adaptation de Femme de rêve de Norm Foster, sur la scène du Théâtre Hector-Charland, est une entreprise réussie, c'est beaucoup grâce à l'engagement des trois comédiens.

Nathalie Mallette, qui incarne Josianne (celle qui matérialise le fantasme de Denis), injecte à son caricatural personnage la juste dose de délire. Luc Guérin est quant à lui efficace dans la peau du dragueur en déclin qui tente de transmettre à son copain sa conception douteuse de la nana idéale.

Martin Drainville campe brillamment le vieux garçon attaché à ses manies, personnage qui rappelle celui que tenait Steve Carrell dans The 40 Year Old Virgin.

Pas facile de faire de la bonne comédie estivale au théâtre. Mais Femme de rêve mérite vraiment le détour par L'Assomption. On s'amuse bien évidemment des imbroglios qui surgissent quand Denis découvre que la vie avec sa «femme de rêve» n'est pas aussi idyllique qu'il l'aurait souhaitée.

Or, lorsque le fantasme qu'il a construit ne répond plus à ses attentes et qu'il se met à modifier sans cesse sa liste des qualités essentielles, on s'engage, mine de rien, dans une réflexion sur le magasinage amoureux (et la quête de l'impossible) au temps de l'amour en ligne.

Cela dit, il ne faudrait pas passer sous silence l'excellente adaptation et traduction de Josée La Bossière, qui réussit magistralement à situer la pièce dans un contexte québécois. Et que de bons mots pour la mise en scène de Martin Faucher, qui nous fait passer deux heures et demie de pur plaisir. Des pièces d'été comme celle-là, ça ne court pas les rues.

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Femme de rêve, de Norm Foster, dans une mise en scène de Martin Faucher, jusqu'au 16 août au Théâtre Hector-Charland.