Charlypop compare le Show urbain au Bloc Party du fabuleux Dave Chappelle. Une soirée de musique et d'humour qui «positionne le hip-hop de la bonne façon». Avec Eddy King, Guillaume Wagner et Simon Cohen, et un groupe invité différent chaque soir.

L'hiver dernier, Charlypop pleurait presque. On l'avait invité à assister au concert de Bobby McFerrin. Même à le rencontrer en coulisses. Mais un engagement l'en a empêché.

Le géant de la musique a cappella est une de ses inspirations majeures. Tout comme Rahzel, André-Philippe Gagnon et Michel Courtemanche, qu'il imitait tout petit dans son salon.

Aujourd'hui âgé de 24 ans, Charlypop rassemble en lui toutes ces influences. «Sans du tout prétendre égaler leur génie», précise-t-il modestement.

Son style, on l'a déjà vu aux galas de Mike Ward-Patrick Groulx et de Rachid Badouri. Et on le verra plus longuement au Show urbain. Une soirée éclatée de musique, d'humour et de culture hip-hop. Bref, une soirée à son image.

Un orchestre complet se cache entre ses lèvres et sa pomme d'Adam. À lui seul, Charlypop peut imiter une trompette, une grosse caisse ou une voix féminine. Et il se plaît à les mélanger à sa manière.

Assis devant son mojito, il s'exécute pour nous à froid. Un rythme lourd sort de sa bouche. On entend ensuite un bruit de vinyle qui grince. Une seconde plus tard, un Non, je ne regrette rien grésille. Puis il entonne I will always love you avec une stridente voix de Chipmunk.

«Entre deux imitations, je raconte souvent des histoires, poursuit-il. Par exemple, je me moque de l'époque où je portais du 42 de taille en marchant comme si j'avais une jambe plus courte que l'autre.»

Le ridicule ne tue pas

Charles Champigny Niles, alias Charlypop, baigne depuis toujours dans l'art. Sa mère enseigne le théâtre à Saint-Hyacinthe, et son père est guitariste professionnel.

Cet héritage, il l'a mis en pratique assez tôt en formant un groupe de hip-hop avec ses amis et en faisant de l'impro.

«C'est là que j'ai pratiqué mon beatbox pour la première fois. Je me suis souvent planté, mais c'était nécessaire pour avancer», se souvient-il.

De toute façon, l'ancien animateur de karaoké voyait pire chaque soir dans les boîtes de Saint-Hyacinthe. «C'était un drôle de boulot. J'ai constaté que le ridicule ne tue pas», blague-t-il.

Depuis, il continue de prendre des risques. Aux mercredis Juste pour rire, il proposait récemment des «poèmes érotiques, comme un Sol disant des énormités avec grâce». Il continue d'apprendre à jouer de nouveaux instruments, comme la trompette. Et il apprend à en imiter d'autres a cappella, comme la clarinette et la flûte indienne.

«C'est seulement un semblant de clarinette, mais ça s'en vient», annonce-t-il.

Le Show urbain, du 14 au 18 juillet à 22h30 au Studio Juste pour rire. Avec chaque soir un groupe invité: CEA (14), Vai de LMDS (15), Bad News Brown (16), Imposs de Muzion (17) et SP de Sans Pression (18).