Aux FrancoFolies de Montréal l'an dernier, Tricot Machine, alias Catherine Leduc et Matthieu Beaumont accompagnés de leurs amis musiciens, avaient rempli à craquer, pendant quatre soirs, le modeste Cabaret Juste pour rire. Cette fois, c'est au nettement plus grand Métropolis qu'ils présenteront un spectacle conçu expressément pour l'occasion, en compagnie de Damien Robitaille, le groupe Avec pas d'casque, Urbain Desbois, etc. La soirée a été baptisée... Tricopolis. Mais faites-leur confiance, on ne sera pas tous des étrangers.

L'air de rien, sans tambour, trompette ou campagne de pub, le duo Tricot Machine a vendu près de 35 000 exemplaires de son premier album éponyme en un an: c'est actuellement le meilleur vendeur de leur compagnie de disques, Dare To Care. Ce n'est pas eux qui en parlent, remarquez bien. Catherine Leduc et Matthieu Beaumont sont trop occupés par leurs très nombreux spectacles et par la création de ce Tricopolis unique pour discuter chiffres de vente et autres broutilles. Au cours de l'année, avec leur formule de spectacle en duo, le couple Catherine et Matthieu a en effet donné environ 175 représentations, dont 50 cet été, en trois mois!

«Ce que ça a changé pour nous, explique Matthieu avec un sourire, c'est qu'on a dû apprendre à vivre ensemble 24 heures sur 24. Et en général, on a amélioré notre vie.» Ainsi que la vie de nombreux copains autour: «C'est vrai que le projet Tricot Machine fait un peu vivre toute une commune», explique Catherine en riant aux éclats. Le mot «commune» n'est pas un hasard: il y a quelque chose de très artisanal dans la façon de fonctionner du duo. Et de son équipe.

Tenez, le beau grand décor en carton conçu pour Tricopolis, c'est l'oeuvre de Joël Vaudreuil, réalisateur du vidéo L'ours, mais surtout batteur-joueur-de-banjo-et-trombone du groupe Avec pas d'casque, qui fait partie du spectacle du Métropolis. Comme Catherine et Matthieu étaient pratiquement toujours absents de leur appartement cet été en raison de la tournée, Joël s'est installé chez eux pour créer son univers de carton-pâte: «Chaque fois qu'on revenait d'un show, le décor prenait de plus en plus de place. Disons qu'avant, on avait un cinq et demi, explique Catherine. Là, c'est plutôt devenu un deux et demi!»

C'est Daniel Beaumont, frère de Matthieu et parolier du groupe (avec Catherine), qui s'est chargé de tous les détails, à la fois metteur en scène, homme à tout faire et chercheur d'idées. Il en faut, quand on s'attend à avoir pas moins de 28 personnes sur scène, dont une fanfare de 9 musiciens (au lieu de quatre, l'an dernier), des invités, le groupe habituel sous la direction de David Brunet, réalisateur du disque, guitariste et, en quelque sorte, quatrième membre de Tricot Machine. «C'est David qui nous a dit de garder tout ça simple, de demander tout simplement à nos invités ce qu'ils avaient envie de chanter», explique Matthieu.

Ce que ça va donner? «Ben, disons que pour ceux qui nous ont déjà vus, il va y avoir neuf chansons comme sur le disque», précise Catherine. Or, le spectacle habituel de Tricot Machine compte 16 chansons et le programme de la soirée Tricopolis, 21! C'est que tout le monde va chanter des chansons de tout le monde. Et qu'il va y avoir plein de surprises, dont un étonnant coup de chapeau au 400e anniversaire de Québec. Bref, nous ne serons pas seuls au milieu de Tricopolis...

Tricopolis de Tricot Machine, ce soir, 21h, au Métropolis.