L'idée le titille parfois: se rendre dans un club et blaguer en anglais. «Ça me tente de faire de l'humour en anglais, mais pas depuis toujours, confie Louis-José Houde. À temps perdu, je traduis certains de mes textes. J'ai toujours beaucoup suivi l'humour américain. Je vais dans des clubs à Montréal et New York. Dans différents événements corporatifs, je me suis retrouvé à faire des gags en anglais. En Bosnie pour les soldats également. Je traduisais on the spot

Houde avoue toutefois avoir une peur bleue de rater son coup. «D'un autre côté, je suis rendu un peu trop La-Z-Boy! J'ai envie de prendre des chances, de me lancer devant un public qui ne me connaît pas. Par curiosité.»

Il devra cependant faire preuve de patience. «Le chemin est plus long pour percer en anglais», dit Maxim Martin.

«Ça demande un investissement en temps, poursuit Sylvain Larocque. Cela dit, le matériel de Louis-José Houde est traduisible.»

Faire de l'humour an anglais exige qu'on mitraille le public de gags. Alors que l'humour francophone repose davantage sur des mises en situation. «Je suis capable de repérer dans mon matériel ce qui est exportable», dit Houde.

«J'aimerais par contre avoir un coach d'anglais, ajoute celui qui saute sur toutes les occasions pour blaguer en anglais dans l'ombre. Quand je voyage aux États-Unis, j'essaie parfois d'être drôle en commandant une bière. Ou encore, je parle trop au chauffeur de taxi! J'ai déjà testé un gag sur un douanier...»

«J'avais un accent quand j'ai débuté, raconte Sylvain Larocque. Il s'est estompé avec le temps. Mieux encore, maintenant, je peux penser en anglais. C'est une étape importante que j'ai franchie.»

Et maintenant, on imagine un anglophone présenter Lou... heu... Luis-Jo... heu... Luis-Josi... «Je m'appellerais plutôt Tony... ou mieux Steeve Diamond! lance Houde. Un nom plus showbiz, plus Broadway!»