La preuve est faite: Dieu aime danser et il a interrompu le second déluge juste pour laisser Gregory Charles se produire sur la grande scène extérieure des FrancoFolies, hier soir, à ciel ouvert et pas (trop) couvert, dans un spectacle dont l'objectif était de faire danser, chanter et taper des mains. Chanter sans la pluie, quoi...

Évidemment, les prévisions météo ont quand même refroidi bien des gens, et la foule était moins dense, moins nombreuse que l'an dernier au grand spectacle de Pierre Lapointe et de l'Orchestre métropolitain.

Et puis, il faut bien le dire, Gregory Charles a tellement multiplié les apparitions dans les dernières semaines en raison du Mondial choral de Laval et de ses quatre soirs à la Cinquième Salle de la PDA, pendant les Francos, que plusieurs ont eu l'occasion de le voir et ont décidé de ne pas tenter le diable, alias la pluie.

Quoi qu'il en soit, c'est une foule de tous âges, toutes couleurs, toutes conditions qui s'est réunie rue Sainte-Catherine pour assister à ce grand spectacle. Sur scène s'étaient rassemblés certains des meilleurs musiciens du Québec sous la direction de Guy St-Onge, trois choristes particulièrement en forme et le Collège vocal de Laval, chorale composée de très jeunes chanteurs fondée par Mister Charles.

Disons tout de suite que la formule du spectacle conviendrait tout à fait à un soir de la Saint-Jean, avec son amalgame de chansons très connues faites effectivement pour bouger... et, pour seules chansons moins connues, celles de Gregory Charles lui-même.

Après avoir d'abord promis «pour les six prochaines heures, on va danser», il a en effet commencé par Sur ma peau, une des chansons de son album en français (Loin de la lumière), et a repris le refrain de ce morceau entre toutes les chansons de la première demi-heure de son spectacle. On s'entend-tu que trop, c'est comme pas assez? C'était chouette, pourtant, de mêler J'ai le rock'n'roll pis toé d'Offenbach, Ce soir, on danse à Naziland et Quand on arrive en ville de Plamondon, 1990 de Leloup, Fu Man Chu de Charlebois, Tout le monde est malheureux et La danse à Saint-Dilon de Vigneault, Dégénération de Mes Aïeux, Souvent, longtemps, énormément de Diane Tell, Toujours vivant de Gerry Boulet (très bien, avec juste les percussions et les voix de tous les chanteurs), enfin un Musicien parmi tant d'autres d'Harmonium. Mais juste quelques lignes ou strophes, c'est un peu frustrant. Et le refrain de sa chanson qui revenait sans cesse - sans rire, au moins une quinzaine de fois - devenait franchement répétitif et lancinant. Bref, c'était une mauvaise bonne idée (ou le contraire?). Une chance qu'il y a inséré au complet J'entends frapper de Pagliaro (toujours un franc succès, cette chanson de 1975, si je ne m'abuse...).

Après une autre chanson de Gregory Charles (Je reviens, étirée juste un tout petit peu trop...), les trois choristes, les très bonnes Kim Richardson, Elizabeth Blouin-Brathwaithe et Marie-Alice Depstre, ont chanté un autre pot-pourri plus funk et blues, avec notamment Funky Sation, de Toulouse, toujours agréable. Il a fallu quitter les lieux à un moment donné pour courir à un autre spectacle, mais quand nous sommes repassés rue Sainte-Catherine, un peu plus tard, les gens chantaient, dansaient et tapaient des mains, comme promis. Et sans pluie. On pourra revoir ce spectacle intégralement puisqu'il sera télédiffusé le 24 août, à 20h, sur TV5.