Le nouveau procès contre Bill Cosby pour agression sexuelle devrait être tout autre que celui tenu il y a un an.

Avec les déclarations d'ouverture prévues lundi pour le premier grand procès d'une célébrité dans l'ère moiaussi, les procureurs ont organisé un défilé d'accusatrices pour tenter de démontrer que le comédien vénéré vivait une double vie comme l'un des plus imposants prédateurs à Hollywood.

Bill Cosby, aujourd'hui âgé de 80 ans, réplique avec un nouvel avocat bien connu et une stratégie agressive : attaquer Andrea Constand comme une menteuse motivée par l'appât du gain et présenter les autres femmes appelées à témoigner comme cherchant surtout à être sous les projecteurs.

Le premier procès de Bill Cosby le printemps dernier s'est terminé avec des jurés incapables d'en venir à un verdict unanime après cinq jours de délibérations intenses sur des accusations d'avoir drogué et agressé Andrea Constand dans sa maison en banlieue de Philadelphie en 2004.

Le comédien, qui soutient que les contacts sexuels étaient consensuels, fait face à trois chefs d'attentat à la pudeur avec violence, chacun pouvant entraîner une peine de 10 ans de prison.

Son nouveau procès a lieu dans un environnement radicalement différent et potentiellement plus hostile. Le mouvement moiaussi s'est enflammé quatre mois après le premier procès, éveillant les consciences sur les inconduites sexuelles et faisant tomber des hommes puissants comme le producteur Harvey Weinstein et le sénateur Al Franken.

Pratiquement tous les jurés potentiels questionnés cette fois étaient au fait du mouvement moiaussi.

Kristen Houser, du Centre national de ressources sur les violences sexuelles aux États-Unis, a affirmé que cela pourrait notamment aider les procureurs à surmonter le scepticisme que certains jurés avaient il y a un an quant aux années ayant passé avant le signalement des allégations par Andrea Constand à la police.

« Le mouvement moiaussi amplifie ce que des experts affirmaient depuis des décennies : les gens ont honte, sont désorientés, et ils ne peuvent pas croire que quelqu'un en qui ils ont confiance peut les blesser, et puis ils craignent que d'autres ne les croient pas », a soutenu Mme Houser.