L'annonce d'une enquête publique du coroner concernant le décès d'un technicien lors de l'effondrement de la scène aménagée pour un concert du groupe Radiohead à Toronto, en 2012, a été bien accueillie jeudi par la famille de la victime d'origine britannique ainsi que par le célèbre groupe, mais tous déplorent que justice ne soit toujours pas rendue.

Scott Johnson, âgé de 33 ans, a été tué le 6 juin 2012 lorsqu'une partie de l'imposante structure installée pour le concert s'est écroulée quelques heures à peine avant le début du spectacle de Radiohead prévu au parc Downsview dans le nord de Toronto. Trois autres victimes ont été blessées dans l'accident.

Les accusations déposées à la suite de l'événement ont été suspendues plus tôt cette année après qu'un juge eut statué que le délai des procédures avait été trop long.

Le père de Scott Johnson a déclaré que l'enquête - officiellement annoncée jeudi par le Bureau du coroner en chef de l'Ontario - est la «deuxième meilleure» option, mais il aurait préféré voir la cour se charger du dossier comme il se doit.

En entrevue avec La Presse canadienne depuis sa résidence au Royaume-Uni, Ken Johnson a tenu à remercier le coroner. Selon lui, le fait de savoir que des solutions seront proposées pour éviter qu'un drame semblable ne se reproduise que cette enquête apporte du réconfort à la famille.

La famille de la victime demeure tout de même déçue que personne ne soit tenu responsable de la mort de Scott Johnson.

Une enquête du coroner est menée de façon indépendante et a pour but d'attirer l'attention du public sur les circonstances d'un décès, mais pas d'adresser des blâmes.

Les membres de Radiohead se sont aussi réjouis de l'enquête, mais ont rappelé que la démarche «ne rend pas justice à Scott et à sa famille».

«Nous exhortons les autorités canadiennes à analyser attentivement la façon dont elles ont traité l'effondrement de la scène du parc Downsview et tous les autres décès en milieu de travail pour s'assurer que de tels accidents ne se reproduisent plus», a déclaré la formation musicale dans un communiqué.

Selon la poursuite, l'effondrement de la scène serait dû à des mesures de sécurité inadéquates. L'entreprise Live Nation, l'ingénieur Domenic Cugliari et le contracteur Optex Staging ont fait face à 13 chefs d'accusation en Ontario sous la loi de la santé et sécurité.

Le procès a avorté lorsque le juge s'est désisté après avoir été nommé à un échelon supérieur. Un nouveau procès devait avoir lieu, mais en septembre dernier la juge Ann Nelson a suspendu les accusations parce que le système judiciaire avait dépassé les délais jugés raisonnables pour tenir le procès.

La date et l'endroit déterminés pour l'audience publique seront annoncés ultérieurement.