Un chanteur populaire marocain, Saïd Senhaji, s'est dit victime d'une tentative de «sextorsion» et a dénoncé un «chantage», après la diffusion sur internet d'une vidéo où il apparait nu.

Dans cette courte vidéo, largement relayée depuis quelques jours sur les réseaux sociaux marocains et dont la presse locale se fait écho, la star du «chaâbi» (style de musique populaire) est aperçu brièvement nu en compagnie de quelques amis.

Le chanteur a réagi jeudi sur son compte officiel Facebook en dénonçant un «chantage», et a appelé celui ou celle qui a filmé ces images à «rendre des comptes».

«Quatre-vingt pour cent du contenu de la vidéo est montée», a-t-il expliqué, manifestement très affecté, sans contester l'authenticité de la vidéo.

«L'hôtel où j'étais, les amis qui m'accompagnaient (...), je ne sais pas où et comment cela s'est produit», a ajouté Saïd Senhaji, affirmant que ces images dataient de dix ans et qu'il avait «déjà payé» de l'argent, autour de 4000 euros via deux intermédiaires en Hollande, pour étouffer l'affaire.

Lassé par les tentatives d'extorsion qui auraient perduré, Saïd Senhaji explique avoir contacté la police qui a, toujours selon lui, mis la main sur l'un des maître-chanteurs deux ou trois jours avant la mise en ligne de la vidéo.

«Le chantage dont je suis la victime pourrait arriver à n'importe quel artiste», a-t-il mis en garde, demandant «pardon» et que ses enfants soient «épargnés».

Avec le développement d'internet, la «sextorsion» est devenue ces dernières années un juteux business au Maroc, avec des arnaques visant les internautes, marocains ou étrangers, souvent appâtés et qui se laissent filmer des situations compromettantes.

Les autorités tentent d'endiguer ce phénomène, et enquêtes et arrestations effectuées ont montré que la plupart des responsables sont originaires de Oued Zem, une petite ville du centre du Maroc, souvent citée comme la «capitale de la sextorsion».

L'affaire impliquant Saïd Senhaji intervient par ailleurs après l'inculpation en France d'un autre chanteur marocain à succès, Saad Lamjarred, une star dans le monde arabe, pour «viol aggravé» et «violences volontaires aggravées».