Mélanie Joly se dit prête à parler de tout durant la consultation qu'elle a entreprise sur la politique culturelle canadienne à l'ère du numérique. Mais la ministre du Patrimoine canadien ne compte pas se frotter aux géants américains, tels Netflix et Facebook, dans ce contexte.

La ministre libérale soutient qu'elle écoutera ce que les Canadiens ont à lui dire à ce sujet. Cependant, elle continue de croire qu'imposer Netflix ou les distributeurs canadiens de la chaîne américaine ne serait pas pertinent.

«La taxe Netflix, c'est la mauvaise question», a-t-elle réitéré hier devant les médias. Un peu plus tôt, elle avait tenu le même discours devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

«J'ai de la misère à penser que tout à coup, les gouvernements nationaux vont commencer à réglementer l'internet. Ce n'est certainement pas la vision de ce qu'est l'internet et des attentes des citoyens par rapport à cet univers d'information.»

Questionnée sur le fait que son gouvernement allait dépenser en un an davantage que les conservateurs de 2006 à 2014 en publicités sur Facebook, selon l'Ottawa Citizen, elle a dit suivre «l'évolution de la consommation de l'information de la population qui est sur les plateformes numériques».

«Moi, je pense numérique», a-t-elle lancé devant les membres de la Chambre de commerce. La ministre Joly précise que son gouvernement visait plutôt un soutien à la production culturelle canadienne et à son exportation. Elle dit d'ailleurs vouloir lancer «la première politique d'exportation culturelle de l'histoire canadienne».

Aide aux médias

En réponse à la coalition québécoise de médias écrits qui demande une aide financière à Québec et à Ottawa pour faire face aux défis du numérique, la ministre du Patrimoine canadien ne l'exclut pas.

«Je suis prête à parler des différents leviers que nous avons comme gouvernement fédéral afin, justement, de soutenir [les médias écrits] et de faire la promotion de ces milieux-là», a-t-elle déclaré aux journalistes.

La coalition demande aux gouvernements un soutien financier pour contrebalancer la baisse des revenus publicitaires dans les médias écrits. Cette aide pourrait prendre la forme d'une augmentation des publicités gouvernementales dans les médias écrits.