Le milieu artistique montréalais se mobilise pour dire non à l'exclusion culturelle des citoyens vulnérables. À l'initiative du groupe Exeko, une dizaine de nos plus importantes institutions culturelles ont lancé mercredi le Laboratoire Culture Inclusive, un projet d'une durée de trois ans qui favorisera l'accessibilité à la culture, en établissant de meilleures pratiques d'inclusion.

Sous le patronage de la Commission canadienne pour l'UNESCO, le Laboratoire Culture Inclusive invite autour d'une même table 11 organismes et leurs équipes (personnel, sécurité, accueil, guide, etc.), à travailler en ce sens avec des organismes communautaires, des gens en situation d'exclusion, des chercheurs, des travailleurs sociaux et des médiateurs-acteurs.

Leur objectif à moyen terme? La rédaction, d'ici mars 2019, d'une charte d'accessibilité culturelle participative pour l'inclusion de tous les citoyens les plus à risque d'exclusion: sans abris, toxicomanes, prostitués... Dans ce Groupe des Onze, on retrouve les Grands Ballets Canadiens, la Maison Théâtre, l'Opéra de Montréal, l'Orchestre symphonique de Montréal, le Musée des beaux-arts, la Société de la Place des Arts, le Théâtre du Nouveau Monde, la TOHU, l'Orchestre métropolitain, la Salle Bourgie et la BAnQ.

«Le Groupe favorise la démocratie culturelle basée sur une philosophie, des valeurs communes et un dialogue égalitaire entre les porteurs culturels montréalais et leurs publics, afin qu'émergent une nouvelle sensibilité et de nouvelles pratiques», explique son porte-parole, Stéphane Lavoie, directeur général de la TOHU.

«La culture appartient à tout le monde. Il faut changer les mécanismes d'exclusion de nos instituions, autant dans les directives au personnel que dans les programmations», explique Nadia Duguay, cofondatrice et codirectrice générale d'Exeko. Le Laboratoire Culture Inclusive veut donc affirmer la volonté du milieu de «questionner les facteurs limitant d'accès à la culture et ouvrir les portes à tout le monde.»