Les Journées de la culture ont 20 ans. Si cet événement qui offre la chance au public d'avoir un accès privilégié aux coulisses de la création est aujourd'hui un énorme succès, il faut savoir que rien ne garantissait sa réussite au départ.

«Au début, les personnes concernées nous regardaient avec un air sceptique, se souvient Louise Sicuro, fondatrice et directrice générale des Journées de la culture. Elles ne comprenaient pas au juste ce que nous voulions faire.»

Louise Sicuro se souvient très bien du contexte qui a mené à la création des Journées de la culture. En 1996, lors de la préparation du Sommet sur l'économie et l'emploi, on s'est rendu compte qu'aucun chantier n'était prévu en matière de culture.

«Dinu Bumbaru [d'Héritage Montréal], qui avait entendu parler des Journées européennes de la culture, m'a demandé ainsi qu'à Simon Brault [qui était à ce moment-là à l'École nationale de théâtre] de concevoir un projet emblématique sur l'importance de la culture dans la société», raconte Louise Sicuro. C'est ainsi que le concept de Journées de la culture a été dessiné, puis adopté.

Devant Lucien Bouchard et d'autres décideurs, Sicuro et Brault ont présenté un concept remanié avec un «spectre élargi», qui a été accepté à l'unanimité. C'est lors de ce sommet qu'ont été adoptés le concept des garderies à 5 $, le Fonds de lutte contre la pauvreté et le fameux objectif du déficit zéro.

«Les gens en région disaient que c'était juste à Montréal que ça se passait en matière de culture. La philosophie derrière cela était de favoriser l'accès à la culture, mais aussi le droit à la culture. Et pour tout le monde.»

La première année, près de 500 activités ont été organisées avec divers partenaires de Montréal et des régions. Aujourd'hui, ils sont plus de 2500 musées, galeries, centres d'art et organismes culturels à ouvrir leurs portes au public durant tout un week-end.

Une anecdote résume bien le succès de cette opération: les Journées de la culture ont lieu historiquement le même week-end que le congrès de la Fédération des municipalités du Québec. «Les responsables des activités dans les régions trouvaient dommage que leur maire rate ce moment magique où le public rencontre les artistes, raconte Louise Sicuro. Maintenant, les maires s'arrangent pour quitter le congrès tôt le dimanche matin afin d'être avec les citoyens et les artistes de leur région.»

Parmi les nouveautés cette année, une oeuvre originale commandée au rappeur Koriass, qui a été envoyée aux écoles du Québec. «Koriass a pris le soin de laisser un espace entièrement musical afin que les élèves puissent compléter la chanson avec un couplet de leur cru», explique Louise Sicuro.

On a aussi demandé aux villes et villages participants de dresser une liste de 20 trésors que l'on trouve dans leur région. On peut voir la liste de ces trésors sur le site des Journées de la culture.

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http://www.journeesdelaculture.qc.ca/