Des auditions au Playboy Club, des rôles de bum avec des boucles d'oreille, des pubs de serviettes hygiéniques, des spectacles dans des cafés de faculté de médecine vétérinaire... Sans pudeur, des personnalités québécoises nous racontent leurs débuts dans le métier. Parce qu'il n'y a pas de sot métier!

François Bellefeuille

Sur scène: «C'était dans un show de fin de session à la faculté de médecine vétérinaire. J'avais préparé un petit numéro dans lequel je parlais entre autres du partage du savon avec mon coloc... C'est là que j'ai eu la piqûre!»

Comme auteur: «Au cégep, j'avais écrit une pièce humoristique sur quatre gars qui allaient jouer au bowling. Mettons qu'il y avait pas mal de nudité et de jokes physiques...»

À la télé: «J'ai fait le numéro dans lequel je déplace les pays sur une map à l'émission En route vers mon premier gala. Ma livraison était vraiment mauvaise! Heureusement, YouTube n'était pas encore très développé à l'époque...»

Anne Dorval

En audition: «C'était pour entrer au Conservatoire d'art dramatique et à l'École nationale de théâtre. J'avais 15 ans, j'étais arrivée habillée en jeans avec une chemise à carreaux et j'avais présenté La cantatrice chauve d'Ionesco. À la fin, on m'avait gentiment dit de me représenter l'année prochaine...»

Au cinéma: «C'était un tout petit rôle dans Ding et Dong, le film. J'avais assisté à leurs premiers shows au Club Soda et c'était un rendez-vous que je ne pouvais pas manquer.»

En pub: «J'ai fait une pub de Liberté 55 en Floride! Je jouais mon rôle à 25 ans et je me revoyais à 55 ans. On avait mis du latex dans mon visage pour me vieillir, mais il faisait tellement chaud qu'il décollait... C'était plus mauvais que mauvais!»

Guy Nadon

À la télé: «Personne ne m'a jamais reconnu, parce que je portais un bas de nylon sur mon visage... Je jouais un voleur qui braquait l'épicerie d'Yvan Canuel dans Rue des Pignons

Au cinéma: «C'était dans La fleur aux dents de Thomas Vamos. Claude Jutra tenait le premier rôle comme ingénieur de son, et j'incarnais un de ses collègues. Sur le plateau, j'étais tellement nerveux... J'avais étudié en théâtre et je ne comprenais rien de ce qui se passait!»

Dans une pub: «À 30 ans, j'ai joué un figurant dans une pub de Labatt avec Maurice Mad Dog Vachon. Ça se passait dans un bar et, en gros, on voyait ma main lui taper sur l'épaule!»

Christian Bégin

En audition: «C'était celles pour entrer dans les écoles de théâtre. Je les avais préparées sans me faire coacher et, avec toute ma candeur, j'avais choisi de monter Britannicus de Racine. J'ai entre autres été jugé par René Richard Cyr et Yves Desgagnés, et j'étais ter-ro-ri-sé!»

Au théâtre: «J'ai joué un travesti en robe élisabéthaine dans La mégère apprivoisée de Shakespeare. Je faisais un prologue de cinq minutes et, durant le reste de la pièce, je tenais une lance.»

À la télé: «Mon premier rôle parlant, c'était dans Marilyn. Je jouais un bum qui portait une boucle d'oreille avec une plume.»

Dans une pub: «Une de mes premières auditions, c'était pour une pub de Burger King, réalisée par Jean-Claude Lauzon. Je jouais un gars un peu loser, qui croquait dans un Whopper et qui se retrouvait sur une plage. Lauzon voulait que je mime quelqu'un en train de manger un hamburger imaginaire et il m'a fait reprendre la scène plein de fois, parce qu'il disait que je ne croquais pas de façon assez réaliste. Je pense qu'il y prenait un malin plaisir...»

Mariloup Wolfe

En audition: «La première dont je me souviens vraiment, c'était pour la série Tag. Je l'avais décrochée grâce à mon frère qui travaillait dans une agence de casting. On cherchait des filles avec un look un peu bum et, comme j'avais les cheveux courts, on m'avait passée en audition. Finalement, j'ai eu le rôle!»

À la télé: «J'ai fait énormément de figuration. Mon premier rôle muet, c'était une serveuse au snack-bar dans Zap. Sinon, j'ai aussi joué une prostituée dans Lobby

Comme réalisatrice: «C'était un court métrage dans un cours de communication au cégep qui s'appelait Ceci n'est pas un souper. C'était un repas bien arrosé entre artistes avec de la musique de Philippe Glass. C'était à la fois un peu absurde et... un peu pété!»

Guylaine Tremblay

À la télé: «Le réalisateur du Club des 100 watts cherchait une grande fille pour jouer dans différents sketchs. Même si je mesurais seulement 5 pieds 2, il m'avait reçu en audition, en me disant qu'il allait avoir ma candidature en banque. J'étais allée sans aucun stress et, le lendemain, il m'avait rappelée pour me dire que j'avais eu le rôle!»

Au théâtre: «C'était dans la pièce Monogamy de Claude Meunier et Louis Saïa, au Théâtre de la Bordée à Québec. Même si j'étudiais encore au Conservatoire, on m'avait demandé de remplacer Pierrette Robitaille, qui ne pouvait plus jouer. Je n'ai même pas eu besoin d'auditionner! Ç'a été un grand cadeau dans ma vie.»

PHOTO PIERRE MCCANN, ARCHIVES LA PRESSE

Guylaine Tremblay en 1999

Louis Choquette

À la caméra: «J'étudiais en géographie à l'université et j'avais un petit documentaire. Après, j'ai pris un emploi d'été comme caméraman à Radio-Canada Sherbrooke, et c'était parti!»

En fiction: «J'ai travaillé avec Janette Bertrand sur L'Amour avec un grand A. Je m'occupais du côté technique, et elle dirigeait les acteurs. C'est elle qui m'a tout appris à ce sujet.»

En pub: «C'était une grosse pub de Wawanesa au Mexique avec un chien qui faisait waf-waf...»

Normand Brathwaite

Au théâtre: «J'avais 18 ans et c'était dans la pièce Orgasme 1 du Nouveau Théâtre Expérimental, avec Robert Gravel et Jean-Pierre Ronfard. Je jouais un jardinier qui ramassait les acteurs qui avaient eu un orgasme dans un jardin. C'est le plus beau show que j'ai fait dans ma vie!»

À la télé: «Je jouais "le p'tit Noir" dans l'émission Chez Denise de Denise Filiatrault. Dès le premier tournage, j'avais été malade et Denise m'avait dit: "Prépare-toi. Tu vas être malade comme ça 36 fois, parce que je t'ai écrit 36 épisodes!"»

Au cinéma: «C'était dans The Moderns, du réalisateur américain Alan Rudolph. À l'origine, c'était un rôle de Chinois, mais c'est devenu un rôle de Noir quand il m'a embauché.»

France Castel

En audition: «Une de mes premières fois, c'était comme chanteuse au Playboy Club de Montréal. J'avais dû mettre une perruque parce qu'ils cherchaient une fille avec des cheveux très longs, et les miens étaient courts. En plus, je devais cacher le fait que j'étais enceinte...»

À la télé: «En 1966, l'émission Les couche-tard cherchait une "Miss Couche-Tard" et j'avais passé les auditions devant public. Finalement, j'ai été élue! Sinon, mon premier rôle, c'était Geneviève, la secrétaire dans Du tac au tac

En pub: «Une de mes premières, c'était pour des serviettes sanitaires. Je portais un manteau avec un col qui reproduisait le piqué d'une serviette...»

PHOTO JEAN GOUPIL, ARCHIVES LA PRESSE

Normand Brathwaite en 1981.