Les arts et la culture sont bénéfiques pour l'économie, mais aussi pour l'atteinte du «bonheur collectif», a défendu vendredi matin Alexandre Taillefer, président du comité de pilotage de Montréal, métropole culturelle.

Les plus grands acteurs du secteur culturel québécois étaient réunis pour l'occasion à l'hôtel de ville de Montréal pour le dévoilement d'un document-bilan faisant état des réalisations des organismes culturels pour l'année 2015.

«L'intense effervescence culturelle qui fait la signature de notre métropole permet à Montréal de rayonner partout dans le monde. Cet important vecteur économique qu'est la culture participe concrètement à la prospérité de notre métropole», a écrit M. Taillefer dans un communiqué.

«Pour qu'une société fonctionne et prospère, il faut s'assurer que ses citoyens soient le plus heureux possible. Je suis convaincu que les arts et la culture sont un vecteur essentiel au bonheur collectif. Les réalisations [culturelles] sont autant de succès qui contribuent à augmenter l'indice de bonheur des Montréalais», a-t-il ajouté.

Tous les paliers de gouvernement (Montréal, Québec et Ottawa) étaient présents pour cette conférence. «Montréal s'éclate, Montréal s'épanouit. (...) 2015 a été une année exceptionnelle pour la culture», a vanté le maire de la métropole, Denis Coderre, ajoutant que les investissements faits dans le cadre des célébrations du 375e anniversaire de la Ville, en 2017, laisseront un legs citoyens pour les années à venir. 

Mais en 2017, Montréal ne sera pas la seule à célébrer une date charnière. Le Canada soulignera le 150e anniversaire de la Confédération, la capitale nationale, Ottawa, sera également en fête, sans compter le 50e anniversaire de l'Expo. Avec toutes ces célébrations, la ministre fédérale du Patrimoine, Mélanie Joly, craint-elle que les ressources disponibles soient concentrées en une seule année, laissant peu de place à une planification à plus long terme?

«Ce n'est certainement pas notre intention, a-t-elle répondu. D'ailleurs, notre budget est sur cinq ans. On a réinvesti 550 millions dans le Conseil des arts pour appuyer la créativité, la recherche artistique et les artistes eux-mêmes.»

Le ministre de la Culture absent 

Pour représenter Québec, le ministre de la Culture, Luc Fortin, n'était pas présent au point de presse vendredi matin. Un peu plus tôt, La Presse révélait qu'il serait absent pour les prochaines semaines, remplacé par sa prédecesseure, la ministre de l'Enseignement supérieur Hélène David. 

Martin Coiteux, ministre de la Sécurité publique et responsable de Montréal au comité exécutif, a souligné pendant son allocution le travail d'Alexandre Taillefer au développement culturel montréalais, mais aussi son implication dans l'industrie du taxi. «Le taxi, c'est de la culture aussi», a-t-il affirmé. 

Questionné par La Presse afin de préciser sa pensée, M. Coîteux a dit qu'il voulait faire un clin d'oeil à l'homme d'affaires montréalais. 

«C'était un clin d'oeil. M. Taillefer est dans l'industrie du taxi et il le fait de manière innovante», a expliqué le ministre. 

«Les gens disent souvent que la culture, c'est de l'économie. Même si ce n'était pas de l'économie, il serait important d'investir en culture, mais parce que c'est de l'économie, c'est encore plus important. On parle souvent des retombées économiques, mais au-delà de ça, c'est attirer des gens qui vont s'installer, vivre, créer et innover à Montréal. Une métropole vibrante sur le plan culturel, c'est une métropole qui attire et qui garde le talent», a conclu M. Coîteux.