Est-ce que l'humour corrosif demeure encore possible aujourd'hui, en cette ère du politically correct? Quelques exemples de farces qui ont mal été reçues par le public au cours des dernières années.

La soirée est (encore) jeune

Le chroniqueur Jean-Sébastien Girard ne croyait pas faire réagir la Société québécoise de la Trisomie-21, le maire de Québec et une armée d'animateurs en utilisant les mots «mongol» et «gens de Québec» dans la même phrase, en juin dernier. 

Le «mongolgate» a forcé le chroniqueur à présenter ses excuses. Le principal intéressé avoue n'avoir jamais vu venir la controverse.

«J'ai vu venir plein de controverses qui ne sont jamais venues. Et là, ça arrive à cause d'un mot comme ça qui s'inscrit dans un running gag totalement dissocié de la maladie. Pour moi, c'était tellement anecdotique.» 

La direction a bien géré la «crise», selon lui. Elle lui a proposé diverses stratégies, de la publication d'un communiqué à des excuses sur sa page Facebook. Il a opté pour cette dernière option.

Mike Ward

L'humoriste à l'humour trash a fait couler des litres d'encre pour ses propos cinglants tenus sur le «Petit Jérémy» dans le cadre d'un one-man-show présenté en 2010. Le dossier a atterri deux ans plus tard sur le bureau de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, qui a accepté de représenter Jérémy Gabriel devant le Tribunal des droits de la personne. Le procès de Mike Ward se poursuivra les 24 et 26 février prochains.

Guillaume Wagner

Dans son premier spectacle, Cinglant, Guillaume Wagner n'y allait pas de main morte avec les chanteuses Marie-Élaine Thibert et Marie Mai. La première s'était dite «extrêmement blessée» par des commentaires sur son apparence. L'humoriste s'est expliqué, avant de retirer la blague de son spectacle. Thibert et Wagner ont ensuite tourné ensemble une blague dans laquelle la chanteuse versait un seau d'eau glacée sur la tête de l'humoriste qui hésitait à prendre part au Ice Bucket Challenge. L'humoriste a également retiré sa blague sur Marie Mai du même spectacle. En entrevue à La Presse l'an dernier, Guillaume Wagner a expliqué avoir voulu s'en prendre aux symboles et non aux deux artistes.

Jean-François Mercier

En juillet dernier, Jean-François Mercier s'est retrouvé au coeur d'une controverse inattendue en publiant un statut sur sa page Facebook. Des internautes l'ont pris à partie, l'accusant de sexisme et d'alimenter la culture du viol. L'humoriste s'est expliqué le lendemain sur la même plateforme, avouant avoir été pris de court par la tourmente. Il a ajouté n'avoir rien à se reprocher, n'avoir eu aucune mauvaise intention, en plus d'être depuis toujours pour l'égalité des femmes et des hommes.

Le Bye bye 2008

Le Bye bye 2008 avait déchaîné les passions, forçant le couple Morissette-Cloutier à revenir sur son contenu et à s'excuser publiquement lors d'un point de presse dans un hôtel de Montréal. Véronique Cloutier et Louis Morissette n'avaient répondu à aucune question, mais avaient fait leur mea culpa sur certains sketchs qui avaient choqué. Des blagues sur Nathalie Simard et une parodie d'entrevue de Denis Lévesque avec Barack Obama avaient notamment laissé un goût amer aux téléspectateurs.