Émile Proulx-Cloutier fera sa rentrée dès lundi dans 30 vies, où il incarnera Samuel Pagé, professeur de musique pas comme les autres, aussi exigeant que passionné.

Un rôle que le comédien n'avait jamais envisagé de décrocher. «J'avais auditionné à plusieurs reprises, mais ça ne marchait jamais avec mon horaire. Cela dit, ça ne m'avait pas effleuré l'esprit d'être le professeur principal!», s'exclame le comédien, qui a eu la chance de composer son personnage avec Fabienne Larouche.

«Je voulais être un prof de musique qui a une approche large, qui relie notamment la musique à l'histoire», explique l'ancien petit chanteur du Mont-Royal, qui s'est notamment inspiré du chef Gilbert Patenaude pour imaginer Samuel Pagé.

«C'est un homme d'une immense culture. On était 125 petits gars devant lui et, s'il fallait chanter une oeuvre en allemand, il voulait qu'on comprenne. Alors il décortiquait le texte avec nous, tout en le replaçant dans le contexte historique. Tu as 10 ans, tu ne comprends peut-être pas tout, mais tu saisis la grandeur de l'oeuvre», se souvient Émile Proulx-Cloutier.

«Je me suis surtout inspiré de son exigence et de l'ampleur de sa culture», ajoute le comédien, qu'on retrouvera à l'automne dans la série Boomerang aux côtés de Catherine-Anne Toupin, dont il incarnera le beau-frère. «Ça me fait du bien de retourner à la comédie!», lance-t-il.

Au cinéma, Émile Proulx-Cloutier présentera le mois prochain, aux Rendez-vous du cinéma québécois, Le plancher des vaches, un documentaire réalisé avec sa conjointe, Anaïs Barbeau-Lavalette, dans lequel ils ont suivi trois élèves du secondaire dans des «fermes-écoles».

Il sera également en tournée au Québec à partir du mois de mars avec le répertoire de son album Aimer les monstres.

CINÉMA

Birdman d'Alejandro González Iñárritu

«C'est une oeuvre personnelle, avec des choix d'une grande profondeur et d'autres tout simplement ludiques. Birdman aborde des questions très pertinentes dans le monde d'aujourd'hui, tant dans la société que dans la vie d'un artiste. On va dans le côté moins noble du métier de comédien: est-ce que tu te sers d'une oeuvre pour te hisser au sommet ou si tu es à son service? Je suis content qu'un film d'auteur aux États-Unis puisse être aussi ça!»

LIVRE

Le commencement d'un monde et Le goût de l'avenir de Jean-Claude Guillebaud

«Il écrit depuis plusieurs années ce qu'il appelle sa "grande enquête sur le désarroi contemporain". Un titre bien triste pour une immense oeuvre qui fait énormément de bien. C'est la réunion tant souhaitée chez moi de la lucidité et de l'espérance. Guillebaud a un regard sur les vraies grandes blessures de notre époque, tout en étant capable d'y faire passer de la lumière.»

Librairie Raffin

«C'est une institution! En ces temps où on se demande où publier des livres et se les procurer, je veux faire un coup de chapeau à cette librairie. Les libraires y sont passionnés et la section des essais politiques est aussi fournie que celle pour enfants. Quand on passe à côté avec ma blonde, on sait qu'on aura du mal à en ressortir les mains vides.»

MUSIQUE

Contrebasse et marées de Mathieu Désy

«Le contrebassiste de mon groupe, Mathieu Désy, a un disque de jazz en son nom qui s'appelle Contrebasse et marées. C'est un virtuose de la contrebasse polyphonique et il est d'une infinie beauté à voir et à entendre jouer. Il fait partie d'un trio de musiciens, avec Paul Picard aux percussions et Charles Papasoff à la clarinette basse. Il s'agit vraiment d'un beau disque et d'un bel objet à découvrir en spectacle.»

Les atomes de Martin Léon

«C'est tout d'abord un disque très arrangé dont il a offert des versions très dépouillées sur scène. Tu vois vraiment la qualité d'une chanson quand elle résiste à un striptease d'arrangements. Dans le cas de Martin Léon, ça marche complètement! Il a fait un vrai travail de scripteur de spectacle, et c'est très rare de voir une telle approche. C'est un excellent conteur qui partage des extraits de ses voyages en Asie et montre au public l'envers du décor.»