C'est le genre de question qui aurait peut-être fait sourire Sherlock Holmes lui-même.

Maintenant que le droit d'auteur associé à presque tout l'oeuvre de Sir Arthur Conan Doyle sur le célèbre détective est échu, les écrivains devraient-ils pouvoir utiliser le personnage sans demander la permission ou payer des droits?

Un juge fédéral de Chicago a dit oui, tant que ces auteurs ne s'inspirent pas de détails provenant des dix histoires de Sherlock Holmes toujours protégées par le droit d'auteur.

La succession de Doyle n'est cependant pas du même avis et songe à porter la cause en appel ce mois-ci. Les descendants de l'auteur et physicien écossais affirment que celui-ci a continué à développer les personnages de Holmes et du Dr. Watson dans ses dernières oeuvres, de sorte que ceux-ci devraient demeurer intouchables jusqu'à l'échéance des derniers droits d'auteur de Doyle, à la fin de 2022.

L'auteur Leslie Klinger, qui s'oppose à la succession de Conan Doyle, ne comprend pas cet argument et la décision du juge de Chicago lui permet de poursuivre son travail sur le livre In the Company of Sherlock Holmes, un recueil de nouvelles originales mettant en scène les personnages et d'autres éléments inspirés de l'oeuvre de Conan Doyle.

Le livre devrait paraître à l'automne.

Si la décision du juge est confirmée, plusieurs auteurs pourront continuer à écrire des parodies et des oeuvres de fiction mettant en vedette Sherlock Holmes sans craindre les menaces de poursuites. Leslie Klinger affirme que la succession de Conan Doyle lui demandait 5000 $.

«La décision qui sera prise (en appel) déterminera essentiellement l'avenir de plusieurs personnages, non seulement celui de Sherlock Holmes et du Dr Watson, mais aussi celui de personnages très complexes comme James Bond. (...) Qu'arrivera-t-il lorsque le droit d'auteur des histoires originales de Ian Flemming expirera?», demande l'avocat représentant la succession de Conan Doyle, William Zieske.

Le jugement pourrait également affaiblir la valeur de Sherlock Holmes au point où les principaux éditeurs et producteurs de films pourraient également décider de créer leurs projets sans payer de licence, croit Paul Supnik, un avocat de Beverly Hills spécialisé en droit d'auteurs qui n'est pas lié à l'affaire en cause.