«Après Georges Bush, Sarah Palin et Michele Bachmann, je croyais que le Parti républicain avant atteint le fond du baril. Puis soudain est apparu Rick Perry...»

Il y a quelques jours, sur la scène du théâtre Beacon sur Broadway, Bill Maher était en feu. Le célèbre satiriste américain présentait son spectacle à New York, après une semaine particulièrement fertile dans la course à l'investiture républicaine.

Auparavant, le candidat Rick Perry, gouverneur du Texas, avait figé pendant 53 secondes en plein débat républicain, incapable de nommer le troisième ministère qu'il promet d'abolir une fois élu président. Le malheureux a fini par capituler: «Je ne sais pas. Désolé. Oups!»

«Perry est parfait pour le Texas, pas pour la présidence américaine!» a décoché Maher, fidèle à son style franc-tireur. Rire général dans l'audience. Applaudissements nourris.

Aux États-Unis, malgré une morosité économique qui perdure, on ne manque pas de rire des travers des politiciens. L'extrait vidéo de la gaffe de Perry a fait le tour des talk-shows de fin de soirée et le plus pur bonheur de ses animateurs.

Il fallait s'y attendre, le délirant Jon Stewart en a fait ses choux gras à son Daily Show diffusé sur le réseau Comedy Central. Reprise du «oups moment» de Perry. Retour à l'écran d'un Stewart hurlant: «Ne sommes-nous pas divertis!? Ne sommes-nous pas divertis!!?? Ne-sommes-nous-pas-di-ver-tis!!!???»

L'animateur déchaîné a ensuite croisé les mains vers le ciel et remercié «Dieu» pour cette manne divine. «Ma chance d'être président des États-Unis?» a parodié Stewart se tortillant sur sa chaise «oups!». Son audience en a redemandé.

Pour tenter de limiter les dommages, Rick Perry lui-même s'est livré au fameux top 10 du Late Show de David Letterman sur CBS, récitant la «liste des 10 excuses» pour justifier son embarrassant trou de mémoire.

Justification ultime de notre gaffeur national. «Je venais d'apprendre que Justin Bieber est mon père...» L'extrait a embrasé le web et la télé. Letterman n'en souhaitait pas tant.

D'autres encore...

Le flamboyant cowboy du Texas n'est pas le seul aspirant présidentiel républicain à procurer de la bonne matière aux humoristes par les temps qui courent. Le magnat de la pizza Herman Cain, empêtré dans des accusations de harcèlement sexuel, constitue à lui seul une véritable mine d'or pour les faiseurs de blagues.

«Une cinquième femme affirme avoir eu des problèmes avec Herman Cain», raconte Jimmy Kimmel à son émission de variétés présentée sur ABC. «Si ça continue comme ça, il ne sera pas élu président, mais plutôt gouverneur de la Californie».

En fait, aux États-Unis, les gags sur des politiciens sont devenus tellement savoureux qu'ils sont continuellement repris par les Morning Joe, American Morning et autres émissions de télé matinales. On trouve même un montage quotidien des meilleurs moments sur Politico.com.

«J'ai hâte que Mitt Romney soit officiellement choisi leader républicain», a poursuivi Bill Maher au théâtre Beacon, mettant la table aux blagues potentielles sur la religion de l'actuel favori dans la course. «Les Américains vont commencer à «googler» le mot mormon!» a-t-il crâné.

Maher et sa bande peuvent continuer à se frotter les mains de satisfaction. La saison des primaires n'est même pas encore commencée...