La comédienne française Hélène Surgère est décédée dans la nuit de samedi à dimanche, à l'âge de 82 ans, a annoncé le théâtre de la Comédie-Française, dont elle était devenue pensionnaire il y a un an.

«Hélène Surgère, l'aînée de la troupe et pourtant l'une de nos plus jeunes pensionnaires, vient de nous quitter. À 82 ans, son sommeil l'emporte loin de nous, pour rejoindre tous les grands acteurs disparus qui ont construit la Comédie Française», a souligné dimanche l'administrateur général du théâtre Muriel Mayette dans un communiqué.

Elle était entrée le 24 mars 2010 à la Comédie Française pour y jouer le rôle de la nourrice, Anfissa, dans Les Trois Soeurs de Tchekhov, mis en scène par Alain Françon. La dernière de cette pièce devra être jouée sans elle lundi. «Nous jouerons sans elle et malgré notre chagrin selon la tradition, pour elle, en l'honneur d'une immense artiste», a indiqué Mme Mayette.

Au Français, la comédienne avait également endossé le rôle de Martine dans les Femmes savantes de Molière mis en scène par Bruno Bayen et était «très vite devenue notre grand-mère chérie», selon Mme Mayette.

En 2009 elle avait joué dans la pièce Les Vaches Noires de Daniel Besnehard, mise en scène par Christophe Lemaître, et en 2008 dans «Clérambard» de Marcel Aymé, mis en scène par Nicolas Briançon.

Née le 20 octobre 1928, la comédienne a tenu de nombreux rôles au cinéma sous la direction notamment de Paul Vecchiali, avec qui elle a tourné plusieurs films, Claude Berri (Ensemble, c'est tout en 2007), Patrice Leconte, André Téchiné, Pier Paolo Pasolini et James Ivory.

«Sa présence, sa voix, sa lumière intense manqueront à nos auteurs, à notre théâtre et à la Comédie Française», a réagi le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand dans un communiqué.

«C'est par son interprétation magistrale des situations empruntées à la vie réelle qu'elle a contribué à transformer le film Femmes, Femmes de Paul Vecchiali en oeuvre culte qui aura beaucoup marqué nos grands auteurs d'André Téchiné à Roland Barthes et lui aura ouvert les portes de l'immense cinéaste italien Pier Paolo Pasolini», souligne le ministre.