Grande figure du théâtre français, l'acteur et metteur en scène Laurent Terzieff est décédé vendredi soir à l'âge de 75 ans à Paris, «de complications pulmonaires» après avoir été «souffrant pendant plusieurs semaines», a annoncé samedi à l'AFP son agent, Alain Ichoux.

Indépendant, exigeant et discret, cet autodidacte du théâtre avait révélé des auteurs tels que Andreiev, Mrozek, Milosz et les anglo-saxons James Saunders, Murray Schisdal, Edward Albee.

Véritable légende, cet acteur incandescent au visage émacié avait encore été sacré meilleur comédien en avril aux Molière (les Oscars du théâtre français) pour deux rôles différents.

Né le 27 juin 1935 à Toulouse, d'une mère céramiste et d'un père sculpteur d'origine russe, Laurent Terzieff, de son vrai nom Laurent Tchemerzine, s'était consacré au théâtre après avoir vu, adolescent, La Sonate des spectres de Strinberg, mise en scène par Roger Blin, dont il sera le fils spirituel.

Il avait appris le métier «sur le tas» comme machiniste, souffleur, figurant, doublure, avant de débuter en 1952, grâce à Jean-Marie Serreau, autre mentor, dans Tous contre tous d'Adamov.

Choisissant le théâtre comme un sacerdoce, il avait fondé en 1961 la compagnie qui porte son nom, et qui sera hébergée dans des petits théâtres privés.

Acteur au jeu hors mode et d'une très grande sensibilité, Laurent Terzieff, avait reçu plusieurs Molière, pour deux pièces qui ont été de vifs succès publics: Ce que voit Fox (1988) et Temps contre Temps (1993).