Culture Montréal croit que la métropole culturelle du Québec peut tirer son épingle du jeu malgré la crise financière. Si le gouvernement québécois continue d'appuyer pleinement ce projet, Toronto n'a qu'à bien se tenir, avertit le président de l'organisme, Simon Brault.

«Toronto est plus dopée à la fréquentation culturelle américaine que nous. Les grandes institutions sont plus dépendantes des commandites et des dons qui diminueront avec le ralentissement. Le système culturel montréalais est plus résilient et mieux équilibré», dit-il.Comme il l'avait fait lors des dernières élections fédérales, l'organisme montréalais demande aux partis politiques de se prononcer sur 11 problématiques exigeant autant d'actions de la part de Québec. Dans une lettre ouverte, Simon Brault plaide également que la culture représente un «développement économique réel, enraciné et durable» pour doter Montréal d'un supplément d'âme.

«Devant la crise, on n'a aucune raison d'ignorer l'enjeu du développement de la métropole et l'un des plus importants leviers, c'est de le faire par la culture. L'un des grands et rares projets qui ont levé de terre récemment, c'est le Quartier des spectacles», rappelle-t-il.

La Place des festivals, le 2-22 Sainte-Catherine et leurs alentours représentent des investissements publics et privés d'environ 150 millions de dollars. Culture Montréal souhaite que le futur gouvernement appuie rapidement le développement des phases subséquentes du Quartier des spectacles.

Rôle à jouer

En outre, l'organisme estime que Québec doit continuer de «jouer un rôle majeur» dans la mise en oeuvre du Plan d'action 2007-2017 adopté par le rendez-vous Montréal, métropole culturelle il y a un an.

«Entendre tous les partis sur cette question est important, souligne Simon Brault. C'est le point nodal. Si on tire dessus, tout le reste suivra. On doit accélérer les travaux.»

En outre, Culture Montréal suggère d'utiliser les manifestations culturelles en langue française comme outil de socialisation et d'intégration; d'assurer aux enfants d'âge scolaire un accès accru aux arts; et d'augmenter de façon récurrente le budget annuel du Conseil des arts et des lettres du Québec à 110 millions.

«Même chose dans les industries culturelles, ajoute M. Brault. Le gouvernement parle beaucoup de capital de risque. S'il y a un domaine où il y a un besoin, c'est évidemment celui des industries culturelles.»