En plus de faire du Quartier des spectacles un attrait culturel majeur, Montréal souhaite inscrire le projet de 120 millions dans l'esprit du développement durable. La Ville veut installer dans le secteur de la Place des Arts un système pneumatique de collecte des déchets au coût de 8,2 millions.

Le comité exécutif de la Ville a décidé d'accorder mercredi dernier un contrat de 240 550$ à la firme Envac Iberia pour la fourniture de conduites souterraines de collecte des déchets. La Ville a déjà versé 72 000$ à cette filiale de la compagnie suédoise Envac, spécialiste mondiale de la collecte pneumatique des déchets, pour l'envoi par bateau de pièces qui seraient installées dès cet automne.

 

Le système est composé de poubelles qui se vident automatiquement. Les déchets et les matières recyclables sont aspirés et dirigés, par des conduites souterraines, vers une centrale de collecte qui serait située dans le complexe Desjardins. La Ville et les propriétaires du complexe négocient déjà à ce sujet.

Le coût total de l'installation d'un tel système dans le secteur de la Place des Arts est évalué à 8,2 millions, soit un investissement annuel d'environ 700 000$ pendant 20 ans. Additionné à une facture récurrente annuelle de 300 000$, le système coûterait ainsi à la Ville un million par année.

Meilleur système

Le comité exécutif justifie cette dépense en indiquant que «les coûts d'exploitation et d'entretien sont plus faibles que ceux des autres systèmes». D'autres méthodes de collecte des déchets ont été étudiées par le mandataire de la Ville dans ce projet, le Quartier international de Montréal, mais la collecte pneumatique serait «la solution technique la plus appropriée pour le secteur de la Place des Arts du Quartier des spectacles».

De plus, puisque les travaux actuellement en cours face à la Place des Arts nécessitent déjà l'ouverture des rues, «il y a donc une opportunité unique dont on peut profiter pour diminuer significativement les coûts de mise en place du système», peut-on lire dans le résumé de la décision de la Ville.

Également, le système permet de faire un tri des déchets à la source, de diminuer le camionnage et de réduire de 100 tonnes par année les émissions de gaz à effet de serre, sans compter que les poubelles ne déborderont plus. De telles installations permettraient également, selon la Ville, de faire «la collecte des matières putrescibles sur le domaine public afin d'en faire du compost, ce qui constituerait une première nord-américaine».

Ailleurs dans le monde

Une analyse des divers systèmes pneumatiques de collecte des déchets a été réalisée. Plus de 600 installations de ce genre existent dans le monde, dont quelques-unes dans les pays nordiques. La toute première installation a été réalisée par Envac à Stockholm, en Suède, et elle fonctionne toujours.

L'entreprise européenne choisie par la Ville se veut d'ailleurs un «fournisseur unique», puisque que c'est le seul qui a «installé et opéré avec succès un système de collecte pneumatique des déchets dans un milieu où les conditions hivernales s'apparentent à celles vécues à Montréal».

Si le conseil d'agglomération donne suite à la décision du comité exécutif de la Ville, Montréal envisage la préparation d'un règlement d'emprunt de 8,2 millions pour la totalité de la facture exigée. Le système serait financé en partie par les propriétaires riverains, dont certains auraient déjà assuré la Ville de leur appui.

L'échéancier prévoit que les travaux d'installation devraient être terminés en janvier 2010. La construction de la centrale de collecte serait commencée en septembre 2009, après les festivals, qui auront eu lieu pour la première fois dans leur nouvel emplacement, à l'îlot Balmoral.

L'ensemble des travaux des quatre phases du programme particulier d'urbanisme (PPU) du secteur Place des Arts du Quartier des spectacles, un projet de 120 millions, s'échelonnera jusqu'en 2012.