L'offre du rappeur américain Jay Z pour acquérir un service de «streaming» musical concurrent de Spotify, le Norvégien Wimp, est bloquée par l'opposition d'actionnaires minoritaires qui ont annoncé mercredi attendre sa réaction.

Alors que Jay Z (de son vrai nom Shawn Carter) souhaitait prendre au moins 90% de Wimp, des détenteurs de plus de 10% du capital ont rejeté son offre, a indiqué l'Association des actionnaires suédois.

«L'auteur de l'offre n'a pas réagi, ni en retirant l'offre, ni en proposant un prix plus élevé, ni en abaissant la participation visée», a-t-elle expliqué dans un communiqué.

«La raison de sa passivité reste nimbée de mystère», a affirmé le président de l'association, Carl Rosén, dans le communiqué.

Fin janvier, l'artiste avait fait via sa société Project Panther Bidco une offre de 464 millions de couronnes suédoises (56 millions de dollars) sur la maison mère de Wimp, le Suédois Aspiro.

La direction de Wimp et son actionnaire majoritaire, Schibsted (qui détient 75,9%), soutenaient l'offre, ce qui permettait potentiellement à Jay Z d'ignorer l'opposition des actionnaires minoritaires.

Mais Jay Z était plus ambitieux car d'après les règles en vigueur à la Bourse de Stockholm, dépasser 90% permet à un l'auteur d'une OPA d'annuler les actions restantes, et donc de prendre 100% du capital in fine.

Wimp, qui offre de l'écoute de musique en ligne dans cinq pays (les trois pays scandinaves, l'Allemagne et la Pologne), revendiquait 512 000 abonnés payants fin septembre, ce qui est très loin des plus de 15 millions du Suédois Spotify.

Artiste autant qu'investisseur, Jay Z a par exemple acheté l'an dernier le champagne Armand de Brignac, pour un montant non divulgué. Le magazine américain Forbes évalue sa fortune à 520 millions de dollars.