La légende de la musique populaire américaine Bob Dylan avait confessé, dans une interview enregistrée en 1966 mais révélée pour la première fois lundi par la BBC, qu'il était accro à l'héroïne et était traversé par des pensées suicidaires.

«J'ai arrêté de prendre de l'héroïne à New York. J'étais très très accroc (...). Ça me coûtait 25 dollars par jour, et j'ai arrêté», confesse Bob Dylan dans une interview difficilement audible, enregistrée par son ami Robert Shelton, le critique qui a lancé sa carrière.

C'est la première fois que le chanteur, icône de la contestation dans les années 1960, révèle qu'il était héroïnomane.

Il admet aussi dans ce même document avoir eu des pensées suicidaires. «Pour moi, la mort n'est rien (...). Ça ne veut rien dire à partir du moment où je peux mourir rapidement. Plein de fois, j'aurais pu mourir rapidement et (...) j'aurais pu le faire», affirme-t-il.

«Je ne suis pas le genre de mec qui se couperait l'oreille (...). Je me tirerais une balle dans la tête si les choses tournaient mal. Je sauterais d'une fenêtre», poursuit-il.

L'interview a été réalisée pendant une tournée du chanteur aux États-Unis, en mars 1966, dans l'avion qui le conduisait de Lincoln, Nebraska (centre), à Denver, Colorado (centre-ouest).

Bob Dylan, pionnier de la chanson engagée, fête mardi ses 70 ans. Il a chanté le mois dernier pour la première fois au Vietnam, dans le cadre d'une tournée mondiale pour ses 50 ans de carrière. Tout un symbole pour l'auteur de «Blowin' in the Wind», sa chanson pacifiste qui sera reprise comme un hymne dans les années 1960 par les adversaires de l'engagement américain dans ce pays.