Il est magicien, aime Montréal et est le batteur de The Pixies, groupe rock underground phare du tournant des années 90 -avant le mouvement grunge-, qui n'avait pas prévu que la tournée du 20e anniversaire de l'album Doolittle allait durer deux ans. Entrevue avec David Lovering, qui amorce une tournée canadienne après l'Europe, les États-Unis, l'Australie, l'Amérique du Sud et le Mexique.

«Montréal? C'est le premier endroit où je suis allé en vacances avec mes enfants, lance David Lovering. En 1985 ou 1986, nous avons joué aux Foufounes électriques.»

C'est juste à côté des Foufounes électriques que The Pixies se produira, mercredi et jeudi prochains, au Métropolis. Les deux représentations affichent déjà complet. «Je pensais que la dernière tournée serait le point final, mais on s'est dit: pourquoi pas le Canada?

«À la blague, je dis souvent que nous devrions être rendus à la tournée de Trompe le monde, poursuit le batteur. Mais je ne suis pas tanné. Les quatre ensemble, nous avons des super pouvoirs.» (NDLR: Doolittle était le deuxième album de la formation de Boston, avec David Lovering, Kim Deal, Black Francis et Joey Santiago. Sorti en 1989, il était le prédécesseur de Bossanova (1990) et de Trompe le monde (1991).)

Les dernières fois que The Pixies est venu à Montréal, c'était au CEPSUM, à l'automne 2004, puis au stade Uniprix, l'été suivant, avec Weezer. À l'époque, le groupe venait tout juste de se reformer.

Quand David Lovering a été invité à remonter sur scène avec ses anciens complices, il se sentait perdu et déprimé. «J'avais abandonné des choses que j'aimais; je n'avais pratiquement pas joué de batterie depuis 14 ans, raconte-t-il. C'était un choc, je ne pensais jamais que nous allions rejouer ensemble. J'avais un emploi.»

Entre-temps, le batteur s'est intéressé à la magie. «Quant nous nous sommes séparés, un de mes amis m'a traîné dans un congrès de magiciens et ça m'a époustouflé. Ensuite, j'ai acheté des livres, suivi des cours, puis je suis devenu magicien... C'est dur de gagner sa vie comme magicien, mais l'émerveillement que cela donne aux gens... ils revivent leur enfance, raconte Dave Lovering. J'aime faire des tours sur la route, dans les bars.»

Contrairement à beaucoup de musiciens, le père de famille de 49 ans aime la vie de nomade. «J'adore la tournée. C'est la chose que je préfère au monde. C'est une évasion, un changement. C'est bien d'être entouré de gens... et que dire de la bouffe!»

Comme batteur, Lovering confie qu'il préfère jouer le tout premier album de The Pixies, Surfer Rosa, et non Doolittle, considéré comme le classique des Pixies avec des titres comme Debaser, Waves of Mutilation et Here Comes Your Man. «J'aime jouer rapidement, dit-il. Mais j'étais tellement fier quand l'album Doolittle est sorti. Je le considérais comme un super album... il a influencé plusieurs groupes et encore aujourd'hui, il se défend très bien.»

Au Métropolis, David Lovering, Kim Deal, Black Francis et Joey Santiago vont interpréter l'intégral de Doolittle, de même que des b-sides. «Tu vois l'attente des gens. Chacun a ses titres favoris», souligne Lovering.

Visuellement, The Pixies a mis le paquet pour la tournée de Doolittle avec quatre sphères ressemblant à des yeux ondulés et projetant 11 films, chacun étant associé à une chanson de l'album.

La question qui tue: à quand des nouvelles chansons des Pixies? «On en parle depuis trois ans, mais ce n'est jamais arrivé. Après la tournée canadienne, nous avons l'été de congé. On verra bien, mais il faut que ce soit bon!»

- The Pixies, au Métropolis, les 13 et 14 avril, à 20h (à guichets fermés).