Favori des Montréalais, le guitariste Jesse Cook revient avec sa rumba flamenco qu'il a mariée au vallenato traditionnel colombien; après, ce sera direction Bollywood.

Jesse Cook s'en allait à Cuba retrouver les sources de la rumba, mais il a croisé des Colombiens et s'est retrouvé à Bogota à explorer une musique traditionnelle appelée vallenato.

 

La rencontre a donné un disque, son neuvième depuis 1995, néanmoins intitulé The Rumba Foundation, dans la pure tradition de la musique qui l'a fait connaître: la rumba flamenco. Un genre dont il a appris les rudiments auprès de guitaristes comme Manitas de Plata et les Gypsy Kings, qui fréquentaient la maison de son père dans le sud de la France.

Faut-il s'étonner alors que, à l'instar de ces artistes, Jesse Cook soit devenu à son tour un favori des amants de la guitare que sont les Montréalais? «Je ne sais pas ce que c'est... Mais moi aussi, j'aime Montréal; j'ai même un CD qui s'intitule Montréal», nous a dit Jesse Cook cette semaine de sa résidence de Toronto où, adolescent, il a suivi sa mère canadienne. Dans un français impeccable, le grand blond explique son plaisir de jouer dans «une ville excitante où l'ambiance est toujours à la fête: les gens sont tout le temps prêts à danser et à chanter».

Comme on le verra encore jeudi et vendredi prochains alors que Cook et son ensemble de six musiciens (violon, guitare, accordéon, basse et deux percussionnistes) se produiront au Métropolis, une salle de 2500 places qu'il remplit à chacun de ses passages. Et deux fois plutôt qu'une, comme au Festival de jazz de 2007 où il avait enregistré One Night at the Metropolis, finaliste de la catégorie DVD musical de l'année aux Junos (les Félix canadiens) de 2008. Samedi, Jesse Cook sera au Capitole de Québec, après quoi il partira pour les Maritimes.

Chouchou, donc... C'est peut-être le caractère joyeux de sa musique. «Ma musique est soit très joyeuse, soit très triste: je n'aime pas la musique cool», répond Jesse Cook qui n'en a pas moins lancé The Rumba Foundation, en septembre dernier, sur les ondes de The Wave, station de radio de Los Angeles d'allégeance smooth jazz. «Ces classifications sont drôles, parfois. Moi, je ne fais pas de jazz et je suis tout sauf smooth...»

Jesse Cook, par ailleurs, se dit content du résultat de Rumba Foundation où la rumba flamenco - il a composé la plupart des pièces - se mélange au vallenato traditionnel de Los Gaiteros de San Jacinto. «Au début, je n'étais pas sûr, mais la communauté de racines a fait que la rencontre a débouché sur quelque chose de bien. Au-delà de l'héritage espagnol, Cuba et la Colombie partagent des racines africaines, très importantes dans ce mélange.» À cet égard, la version de Cecilia, de Simon&Garfunkel, nous fait entendre des voix et un rythme quasi millénaires.

Rumbai in Mumbai

Entre-temps, Jesse Cook, citoyen du monde de la musique, a déjà le concept de son prochain CD. Qui lui est venu un peu par hasard... «Un jour, j'ai reçu un courriel en provenance de l'Inde. Une fille me disait qu'une de mes compositions avait été reprise dans un film de Bollywood intitulé Dhoom. Le film, du type The Matrix, a été l'un des grands succès de 2004. Tata Young y chante Dhoom Dhoom, une version assez trashy de ma chanson (Mario Takes a Walk), que j'aime plus, en fait, que ma pièce originale...»

Jesse Cook, à qui on n'avait pas demandé la permission d'utiliser sa musique, n'a pas été payé pour la chose. Après la présente tournée, il se rendra là-bas pour voir ce qui en est. Tout en travaillant à son prochain CD... consacré à la musique de Bollywood. Rumbai in Mumbai?

Après, il sera toujours temps de retourner à Cuba... Après une escale à Montréal pour se mettre dans l'ambiance.

Jesse Cook, les 8 et 9 avril, 20h, au Métropolis.